« Il faut absolument que, non seulement la foire continue, mais qu’on continue d’attirer toujours un plus grand nombre de gens ». C’est en faisant preuve d’optimisme et de conviction que Jonathan Haines et Fraser Dickson ont pris en main l’organisation de la traditionnelle foire aux livres de McGill. Malgré l’annonce de la fin de cet événement l’année passée, la foire s’est déroulée comme à l’habitude dans la magnifique salle Redpath, du 23 au 25 octobre dernier.
L’année dernière, Le Délit annonçait la retraite officielle de Victoria Lees, ancienne coordonnatrice de la foire. Les bénévoles se faisant plutôt âgés, certains participant même à la foire depuis ses tous débuts en 1971, personne ne s’était proposé pour continuer de d’organiser cette tradition.
Jonathan Haines était impliqué l’année dernière en tant que coordonnateur des jeunes bénévoles de la foire et c’est maintenant sa 5e année de participation. Fraser Dickson était un client de la foire, et les deux amoureux des livres considéraient que la foire devait continuer d’exister.
Vicky, étudiante de deuxième année en Économie et en Sciences Politiques, parcoure les tables remplies de livres. « J’aime beaucoup les livres, et c’est la première fois que je viens à la foire », témoigne-t-elle. Elle n’était pas au courant qu’il y avait une telle foire l’année dernière, et M. Haines confirme que beaucoup d’étudiants de McGill ne connaissent pas l’événement. Il dit d’ailleurs qu’un des objectifs de la foire de cette année était d’attirer davantage les étudiants de McGill en faisant plus de publicité dans les médias sociaux et dans les journaux universitaires. Habituellement, c’était plutôt des gens plus vieux de la communauté qui fréquentaient la foire. Cet événement annuel est une occasion de faire de bonnes aubaines sur les livres achetés.
Cette année, Haines et Dickson ont tenté d’amener des nouveautés à la foire, comme l’encan silencieux qui s’est déroulé et qui a permis la vente à 250$ d’une première édition d’un disque vinyle des Beatles qui se vend habituellement à 800$. Une partie des profits de la vente des livres va directement à McGill, afin de financer le programme de bourse pour les étudiants. L’année dernière, 75 000$ avaient été donnés à McGill, et ce montant d’argent a permis de financer les études de 40 étudiants de l’Université.
Les types de livres que l’on retrouve à la foire varient dépendamment de qui fait des dons. Cette année par exemple, un ancien professeur allemand de McGill a fait don d’une grande partie de sa bibliothèque, ce qui fait que beaucoup de livres en allemand se sont retrouvés sur les tables. Haines souligne toutefois qu’il y avait moins de livres en vente cette année, 600 comparé à 700 en 2012, « parce que tout le monde pensait que la foire était finie ». Il espère recevoir davantage de dons pour l’année prochaine, dons qui sont reçus à partir du mois de février jusqu’à la mi-septembre.
Myriam, étudiante de deuxième année en Droit à McGill, était bénévole pour une première fois lors de cette 41e édition. Elle témoignait sa joie de voir la foire continuer, et reconnaissait l’immense travail derrière la mise en place de celle-ci.
La foire est orchestrée par des dizaines de bénévoles qui travaillent fort afin de trier et de mettre les prix sur les livres. Selon le coordonnateur de l’événement, « il faut une certaine expertise pour mettre les prix sur les livres ». Malgré le grand nombre d’heures consacrées à la mise en place de l’événement, Jonathan Haines fera encore parti de la coordonnation de l’événement l’année prochaine.