Lors du dernier conseil législatif, jeudi dernier, les membres exécutifs de l’AÉUM (Association Étudiante de l’Université McGill) se sont questionnés à savoir si l’Association soutiendrait le comité du « oui » dans le référendum de CKUT. Le référendum vise l’augmentation des frais de la radio étudiante CKUT de quatre à cinq dollars par étudiant. Plusieurs conseillers ont exprimé leur malaise quant à un soutient du comité du « oui ». Le conseil ne prendra donc pas de position suite à une égalité dans les votes (11 pour, 11 contre et 4 abstentions).
En entrevue avec Le Délit, Robin Reid Fraser, vice-présidente externe qui a voté en faveur du support du comité du « oui », ne pense pas que l’intention des membres votant contre ait été de ne pas supporter CKUT. « La question regardait le fait que l’AÉUM représente 22 000 étudiants qui ne voteront pas tous ‘oui’».
Michael Spzejda, vice-président interne qui a voté contre la motion, disait jeudi que les membres de l’exécutif manqueraient à leur devoir en choisissant un camp. Il ajoute dans un courriel en anglais adressé au Délit que « le devoir de l’AÉUM est de s’assurer que les gens soient conscients qu’il y a des référendums en cours et non pas de soutenir un côté en particulier, car cela pourrait nous aliéner de certains de nos électeurs ». « Je ne crois pas que l’AÉUM soit un organisme intrinsèquement politique », conclut-il.
L’AÉUM n’est pourtant pas étrangère aux mandats politiques. Par exemple, suite à un mandat adopté à l’automne 2011, lors d’une Assemblée Générale, l’AÉUM s’est « opposée à toutes les augmentations de frais de scolarité, avec un objectif à long terme que les frais de scolarité soient entièrement remplacés par d’autres moyens de financement de l’éducation postsecondaire ».
De telle façon, contrairement à la position du vice-président interne, Le Délit croit que le rôle du conseil est de prendre ce genre de décisions. Les membres de l’exécutif sont élus selon une certaine plateforme électorale et non pas selon leurs compétences bureaucratiques. De plus, le fait de voter oui, de voter non ou de s’abstenir constituent tous des énoncés politiques.
Finalement, il est impossible pour un élu de représenter tous ses électeurs, comme Spzedja le souhaiterait. Même lors des assemblées générales, où les étudiants ont une chance de s’exprimer directement, la décision finale ne représentera jamais tous les électeurs.
Selon Reid-Fraser, une des questions soulevées par ce débat est de trouver une façon de permettre « aux représentants de soulever les questions débattues lors du conseil et en discuter avec leurs électeurs ».
Notre Support
CKUT est une ressource offerte par et pour les étudiants de McGill et pour la communauté montréalaise en général. La station, qui a remporté le premier prix pour une station radio communautaire dans le défunt Mirror à plusieurs reprises, offre une programmation de qualité et diffuse un contenu qui n’est pas couvert par les médias de masse. De plus, CKUT constitue la seule organisation qui offre aux étudiants la possibilité d’apprendre et de participer à la production radiophonique.
La station de radio n’a pas augmenté ses frais (quatre dollars par étudiant) depuis ses débuts, il y a de cela 25 ans – des frais qui équivaudraient aujourd’hui à sept dollars avec une indexation au taux d’inflation. De plus, lors des dernières années, la station de radio a subi des coupures de financement prononcées à cause des étudiants choisissant de se retirer des frais optionnels en ligne.
Le Délit pense qu’afin que l’organisation puisse continuer à enrichir notre communauté universitaire, la demande de réévaluation des frais de CKUT doit être soutenue par les étudiants de McGill.