Au congrès de la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec (FPJQ), la conférence « Avons-nous bien couvert le conflit étudiant ? », le samedi 17 novembre, avait pour but de discuter de la couverture médiatique du « Printemps Érable ». Pierre Tourangeau de Radio-Canada, Daniel Girous du Centre d’études sur les médias, et Gabriel Nadeau-Dubois étaient invités à venir débattre du rôle des médias dans la crise étudiante.
Selon Gabriel Nadeau-Dubois, les médias n’ont pas toujours bien couvert le conflit étudiant. Celui-ci a évoqué la façon dont les journalistes ont traité la CLASSE en particulier et comment ils l’ont stigmatisée, en tant que co-porte-parole de la CLASSE. En entrevue avec le journal La Presse, il a déclaré que les médias « ont mal saisi le mode de fonctionnement de son organisation, qui était en rupture d’un point de vue démocratique avec ce qui se fait habituellement ». Gabriel Nadeau-Dubois a également parlé du fait que les médias traitaient moins des enjeux de société amenés par la crise mais couvraient plutôt les événements un par un.
Récemment, une étude sur l’«orientation » qu’ont prise les médias durant le conflit étudiant a aussi été faite par le Centre d’Étude sur les Médias (CEM) de l’Université Laval. En étudiant quelques 4 000 articles différents, ils ont décelé une réelle division entre Le Devoir et les trois autres quotidiens payants de Montréal. En effet, alors que Le Devoir semblait plutôt en faveur des étudiants, The Gazette, La Presse et Le Journal de Montréal ont quant à eux démontré une plus grande hostilité à leur égard.
L’atelier en tant que tel a eu droit à certaines critiques ; peu de journalistes se sont prêtés au jeu et ont accepté les critiques du CEM et de monsieur Nadeau-Dubois. Plus de professionnalisme aurait été apprécié de la part des journalistes. Aux critiques constructives, le fameux « moi, moi, moi je suis objectif », qualifié d’«arguments d’une épistémologie naïve et volontariste » par Le Devoir, a fusé.