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La fin de la faim

Theresa Spence termine son jeûne, « Idle No More » continue

Theresa Spence a officiellement mis fin à sa grève de la faim ce mercredi 23 janvier, après un jeûne commencé le 11 décembre dernier. Avec la pression exercée par ses proches pour qu’elle cesse sa grève, Spence a décrété qu’elle retournera à ses fonctions de chef de la communauté d’Attawapiskat avec un sentiment d’accomplissement d’avoir permis à la cause autochtone d’attirer l’attention des médias et du gouvernement Harper. Selon Paige Isaac, coordonnatrice par intérim de la maison des Premières Nations de l’Université McGill, la fin du jeûne de Spence ne fera pas diminuer l’ardeur du mouvement « Idle no more ». « Les gens peuvent développer des stratégies différentes pour que [le mouvement] continue. Je crois que [cela] concerne davantage les gens, pas seulement la politique, alors l’éducation et la collaboration vont jouer un rôle important [pour la suite des choses]», écrit-elle dans un courriel envoyé au Délit.

Au Québec, deux femmes autochtones de la communauté d’Uashat poursuivent quant à elle leur grève de la faim. Malgré moins d’attention médiatique à leur égard, Aniesh Vollant et Jeannette Pilot jeûnent depuis le 1er janvier afin de revendiquer l’autonomie de la nation Innu, selon ce qu’a annoncé Le Devoir la semaine dernière. Elles dénoncent aussi les bouleversements environnementaux sur leur territoire, près de Sept-Îles, causés par les projets d’Hydro-Québec, comme le projet hydroélectrique de la Romaine.

 

L’avenir entre les mains de l’opposition

Avec la fin du jeûne de Theresa Spence, ce sont les partis d’opposition, soit le Nouveau Parti Démocratique (NPD) ainsi que le Parti Libéral du Canada (PLC), qui ont à présent le mandat de défendre les revendications des autochtones. Treize demandes concrètes ont été formulées dans une déclaration signée par les partis concernés. Les requêtes concernent les lois existantes,  l’économie,  l’éducation, les traités et les problèmes sociaux. Les autochtones y revendiquent notamment une révision du modèle de partage des revenus tirés des ressources naturelles. Ils souhaitent aussi qu’une école soit présente dans chaque réserve.

Pour Eden Alexander, membre de l’Aboriginal Law Assocation de McGill : « bien que les partis de l’opposition continuent de soutenir les enjeux qui ont été soulevés par Theresa Spence et « Idle no more » en général, ceci n’est pas un débat partisan. Les chefs autochtones doivent être ceux qui guident les changements ».

Lundi le 28 janvier était jour de rentrée parlementaire à Ottawa. Romeo Saganash, porte-parole aux affaires intergouvernementales autochtones du NPD a annoncé la création d’un projet de loi incitant le respect des droits des autochtones du Canada, selon ce que rapporte Radio-Canada. Cela fait maintenant un peu plus de deux semaines que le premier ministre Stephen Harper a rencontré les dirigeants autochtones. Quant à Shawn Atleo, chef  de l’Assemblé des Premières Nations, il est guérit d’une gastroentérite qui l’a empêché d’exercer ses fonctions depuis plus d’une semaine. Les dirigeants autochtones sont donc prêts pour une autre rencontre avec Harper qui en avait fait la promesse lors de la rencontre du vendredi 11 janvier.

 

McGill et la cause autochtone

Un forum ayant pour but d’informer la communauté mcgilloise sur la condition des autochtones au Canada a eu lieu le 25 janvier dernier. L’événement, organisé par le groupe « Idle no more McGill », informait les intéressés sur le projet de loi C‑45, les traités autochtones et la mauvaise conception véhiculée par les médias. Devant une centaine de personnes, trois conférenciers ont exposé leurs connaissances sur le sujet. Shaina Agbayani, étudiante en 3ème année en Equity studies, a assisté au « teach-in » car elle croit que « comprendre notre position en tant que colonisateurs dans le Canada est vital ». « Je crois qu’il faut s’interroger davantage [quant] à [la relation] entre les droits des autochtones et les droits environnementaux, ou plutôt comment une revendication faite par les [autochtones] peut avoir des répercussions disproportionnées sur [l’environnement], ce qui pourrait être appelé du racisme environnemental », explique-t-elle.

D’autres événements portant sur la cause autochtone auront lieu cette semaine. Mercredi, une conférence portant le nom de « An evening for indigenous rights » aura lieu à 19 heures dans le bâtiment Leacock. Deux invités seront de la partie : Ellen Gabriel, une activiste autochtone, et Warren Allmand, ex-ministre des affaires indiennes et du développement du Nord.  La projection du film Two spirits, une fiction abordant la culture autochtone, aura lieu jeudi à 14 heures à la maison des Premières Nations de McGill.


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