Le Centre d’Agressions Sexuelles de l’Association Étudiante de McGill (SACOMSS) entrait hier en période référendaire. En effet, comme la majorité des groupes affiliés à l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), SACOMSS doit renouveler ses frais provenant de la population étudiante tous les trois ans, qui s’élèvent à ce jour à 75 cents par semestre pour tous les étudiants, à temps plein ou partiel, incrits à l’Université.
SACOMSS est un organisme étudiant qui a pour mission d’apporter un soutien aux victimes d’agressions sexuelles et à leurs proches. Il est composé de quatre services : une ligne téléphonique ainsi qu’un centre d’aide permettant d’avoir accès à une aide confidentielle et gratuite, des groupes de soutien, des groupes de pression pour soutenir les intérêts des victimes et de leurs allié(e)s, et finalement, des intervenants qui se rendent dans les écoles secondaires et organisent des ateliers afin d’éduquer les jeunes aux enjeux reliés aux agressions sexuelles.
Lily Hoffman, coordonnatrice du comité du « Oui », explique au Délit qu’une victoire du « Non » entrainerait la perte de la plupart de ses services. « SACOMSS fournit un soutien institutionnel aux survivants d’agressions sexuelles et à leurs alliés et les fonds qu’il reçoit des étudiants est fondamental à sa continuité ». Elle insiste sur la singularité de l’organisme. Effectivement, dit-elle, la majorité des universités au Canada n’ont pas accès à ce genre de services qui sont, selon elle, « cruciaux pour un campus universitaire tolérant, vibrant et solidaire ». La disparition du financement signifierait la perte d’un « espace libre de jugement où il est possible de parler de ses expériences ».
Comme l’explique Allison Cooper, vice-président des clubs et service à l’AÉUM, dans une entrevue avec Le Délit, il ne s’agit pas d’un référendum d’existence, mais bien du renouvellement du financement. Cela implique que même si le référendum est perdu, SACOMSS existera toujours. Ses services en seront néanmoins fortement affectés. Son financement reposera alors sur les disponibilités du budget interne de l’AÉUM qui change chaque année selon les projets et besoins de l’Association.
Cependant, selon Cooper, un tel référendum ne devrait pas avoir lieu. « L’existence de SACOMSS devrait être obligatoire, il devrait déjà y avoir une sorte de frais étudiant alloué à l’organisme. Le fait que son existence soit même remise en question, c’est le patriarcat ».
Les associations telles que l’AÉUM se positionneront dans le courant de la semaine à savoir s’ils soutiennent ou non le comité du « Oui ».
Il n’existe pour le moment pas de comité du « Non ». Le vote se déroulera du 18 au 22 mars.