Les étudiants en médecine de McGill se sont réunis le 4 mars dernier à l’amphithéâtre Palmer du McIntyre pour leur Assemblée Générale annuelle.
Atteignant le quorum vingt minutes après l’heure prévue, il était prévu deux votes portant sur les positions politiques de l’association et une discussion sur le plan ministériel quant aux admissions en médecine et en résidence pour les prochaines années.
Les futurs médecins se sont tout d’abord penchés sur les réformes au plan de santé intérimaire apportées par le gouvernement Harper. Ces réformes ont été adoptées il y a plus d’un an et sont entrées en vigueur à l’été 2012. Elles visaient entre autres à moduler l’assistance médicale fournie aux réfugiés selon leur « catégorie » de nouvel arrivant, alors qu’auparavant tous les réfugiés en terre canadienne recevaient une couverture totale de ses soins de santé, en plus de psychothérapie, de soins dentaires et de réhabilitation, soit la même prestation que les Canadiens sur l’assistance sociale. Avec la réforme, plusieurs réfugiés ont vu leur assistance réduite ou simplement retirée. Accusant un peu de retard sur l’ensemble des associations médicales au Canada, mais dans le même ordre d’idée, le corps étudiant au doctorat de médecine de l’Université McGill a condamné les réductions de l’ordre de 20 millions de dollars (0,5% du budget fédéral du Ministère de la Santé) dans l’assurance santé des réfugiés canadiens.
En second lieu, les étudiants ont discuté de l’indexation des frais de scolarité, dans l’air du temps depuis le récent « Sommet sur l’enseignement supérieur ». Advenant que les crédits seraient facturés selon le domaine d’étude, les étudiants en médecine seraient sans doute les premiers à écoper, étant donné le coût réel de la formation médicale comparé à la contribution étudiante et au salaire au dessus de la moyenne permettant de rembourser facilement les dettes d’études. La CRÉPUQ et la CAQ ayant déjà exprimé le désir d’instaurer la modulation des frais de scolarité, l’Association des Étudiant(e)s en Médecine de l’Université McGill (MSS) s’est prévalue d’une position claire auprès de ses étudiants pour pouvoir réagir promptement et adéquatement suivant le besoin.
Il régnait dans l’amphithéâtre un air de déjà vu. L’an dernier, les étudiants avaient eu un débat similaire, sur les frais de scolarité et la proposition d’une journée de grève non obligatoire, qui s’est éternisé pour finalement adopter une position en faveur d’une augmentation des frais de pair avec l’inflation actuelle et contre la grève. Encore une fois, les étudiants étaient très divisés. Finalement, les étudiants se sont positionnés contre une modulation des frais de scolarité.
Le dernier sujet abordé était un point d’information sur l’avenir des admissions en médecine. L’an dernier, le MSS s’était positionné pour que le statu quo soit établi pour le nombre d’admis en médecine au Québec, craintif de voir réduites les offres d’emploi et l’inaccessibilité à certaines spécialités de la médecine qui seraient en surabondance dans la province. Avec plus de 840 étudiants admis par année au doctorat en médecine au Québec et en tenant compte que 55% des postes en résidence sont réservés pour les spécialités et que 45% des postes sont alloués à la médecine de famille, le Ministère de la Santé est récemment parvenu à démontrer que la carence en médecins de famille sera encore plus sentie si les choses restent telles quelles. Or, depuis 2001, le nombre d’admis au doctorat en médecine est passé de 501 à 847. Les facultés débordent et c’est donc pourquoi, plutôt que d’augmenter pour une autre année le nombre d’admis, le Ministère a instauré un inversement progressif des places en résidence pour qu’au terme de 2017, 55% des places soient allouées à la médecine familiale et 45% à la spécialité. L’annonce n’a pas créé de grands remous auprès des étudiants, même si cela signifie que certains qui planifiaient aller en spécialité devront choisir par dépit la médecine de famille, qui malgré tout ne semble séduire que la moitié des étudiants mcgillois.