Aller au contenu

La réconciliation par les perles

Le projet Wampum arrive à Montréal

Combien de Canadiens et de Québécois connaissent vraiment l’histoire des pensionnats autochtones ? Ce qu’on connaît de ces nations reste généralement superficiel : quelques notions lointaines venues de cours d’histoire du secondaire et de ce que les médias auront pu véhiculer au sujet des problématiques de pauvreté, de violence ou d’alcoolisme. En somme, lorsqu’on y réfléchit, on réalise qu’on en connaît bien peu sur les nations autochtones du Québec et du Canada.

C’est cette ignorance que la soirée du Projet Wampum vise à surmonter en mettant en lumière un pan sombre mais central de la réalité actuelle des Premières Nations : l’histoire des pensionnats. Ces pensionnats autochtones furent des écoles où, de 1831 à 1996, les enfants des communautés étaient envoyés de force dès l’âge de 5 ou 6 ans afin de suivre une éducation loin de leur famille et de leur culture dans le but ouvert de « tuer l’Indien dans l’enfant ».

Cette histoire mérite pourtant d’être connue, ne serait-ce que pour mieux saisir les enjeux avec lesquels sont aux prises les communautés autochtones de nos jours et pour les aider à aller de l’avant dans leur processus de guérison.

 

Le projet Wampum

C’est en tout cas ce qu’en pensent l’équipe des Pléiades Associées, qui est à l’origine du Projet Wampum et dont  la tournée parcourra 12 municipalités québécoises.

Des soirées se tiennent dans plusieurs villes et permettent aux participants de se familiariser avec l’histoire des pensionnats autochtones à travers les témoignages de survivants de ces écoles. La culture de ces nations sera également mise à l’honneur.

Comme le dit le site officiel, la mission de « Wampum est de toucher le plus grand nombre de personnes au Québec, issues de différentes régions et communautés (autochtones, québécoises francophones, anglophones et immigrantes) dans une démarche honorant la reconnaissance de la vérité et la réconciliation ».

La Wampum, tout un symbole 

Le nom de l’événement est un choix éclairé quant à son niveau symbolique et culturel. Chez les autochtones, le wampum  est un collier ou une ceinture fait de perles de coquillages qui symbolise une entente.

Les perles de wampum, de couleur blanche ou pourpre, sont enfilées sur plusieurs rangs de manière à constituer des motifs. Le wampum symbolise généralement un événement survenu dans le passé, une entente ou une prophétie. De nombreux colliers et ceintures wampum ont été échangés dans le cadre des contacts entre les Premières Nations et les Européens.

Le Projet Wampum s’est inspiré de cette tradition d’échange entre les Amérindiens et les Européens pour signifier le renouvellement de nos relations entrepris dans la démarche de guérison. Au courant de la tournée québécoise, les participants sont donc amenés à contribuer à la confection de la ceinture en y ajoutant une perle qui sera ensuite tissée par l’artisan Teharihulen Michel Savard.

Cette ceinture se veut être la « trace durable du premier pas dans la réconciliation avec les Premières nations au Québec », expliquent les Pléiades associées. La ceinture wampum, symbole de notre volonté d’alliance et de réconciliation, sera présentée lors de l’événement national de commémoration de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui est prévu à Montréal, du 24 au 27 avril 2013.

Un beau projet pour aller au-delà des idées préconçues et amorcer un rapprochement avec ces peuples dont on partage l’histoire et le territoire.  ξ


Articles en lien