Aller au contenu

Anniversaire au son des casseroles

Une manifestation contre le Parti québécois pour son premier anniversaire.

Le 4 septembre dernier, le gouvernement Marois célébrait sa première année au pouvoir. Une année remplie de déceptions pour quelques centaines de manifestants, qui ont profité de cet anniversaire pour se rassembler dans les rues de Montréal afin de témoigner leur mécontentement. Le maintien de la taxe santé, la loi sur la reprise des travaux dans l’industrie de la construction et la réforme de l’aide sociale ne sont que quelques exemples des reproches exprimés à l’encontre du gouvernement Marois, un gouvernement « sans conviction » et « hypocrite » aux yeux de plusieurs des participants.

Amir Khadir, ancien co-porte-parole du parti Québec Solidaire, était présent lors de la manifestation. « Le gouvernement n’est pas au service de la population, ça se ressent, c’est un gouvernement au service des même affairistes qui avaient le contrôle du parti libéral », confie-t-il au Délit. Côté éducation, le Parti Québécois a provoqué beaucoup de mécontentement chez plusieurs québécois. Olivier Melançon, étudiant en mathématiques à l’Université McGill, croit que le gouvernement Marois n’a fait que poursuivre « la même logique que le gouvernement libéral ». Il accuse le Parti Québécois de ne pas avoir su protéger la recherche universitaire de l’influence du secteur privé, entre autres en encourageant les partenariats de recherche avec les entreprises au lieu d’accroitre leur financement public. En effet, le gouvernement annonçait en décembre dernier une réduction de 31 millions de dollars dans les fonds de recherche du Québec.

Pour Frédérique Bernier, professeure de littérature au Cégep de Saint-Laurent, les engagements d’un parti en matière d’éducation devraient aller bien au-delà de la question des frais de scolarité. « Il faut mettre en l’avant une vision de l’éducation et du savoir qui soit celle d’une émancipation et non celle d’une reconduction d’un ordre social qui me  semble profondément inégalitaire et injuste ».

Si plusieurs manifestants ont été incapables de mentionner une seule réussite du gouvernement Marois, certains saluent le moratoire sur les gaz de schiste dans les Basses Terres du St-Laurent. De son côté, Martin Trudel-Racine, étudiant en sciences humaines au Cégep de Joliette, trouve le gouvernement Marois « moins pire » que le gouvernement Charest, notamment sur la question des frais de scolarité. Il s’empresse toutefois d’ajouter que « ça ne le rend pas bon pour autant ».

 

Manifestation illégale 

La manifestation a été déclarée illégale une quinzaine de minutes à peine après son commencement, en vertu du règlement P‑6 de la Ville de Montréal. Les avertissements des policiers n’ont toutefois pas refroidi les participants au rassemblement, qui ont continué de faire sonner les casseroles pour rythmer la marche. Aucune arrestation n’a été rapportée.

Rappelons qu’avant les élections, Pauline Marois avait momentanément pris part au mouvement des casseroles en manipulant deux couvercles de chaudron, des images que les libéraux avaient pris plaisir à rapporter dans une de leurs publicités. Un an plus tard, ces mêmes instruments sont utilisés, cette fois-ci pour dénoncer les politiquesndu gouvernement péquiste.

Les casseroles sont un moyen « de montrer que nous sommes encore là » affirme l’une des manifestantes, étudiante au Cégep de Saint-Laurent. Un message d’espoir lancé dans un contexte où, comme le rappelle Amir Khadir, « une partie du mouvement étudiant, celle qui a collaboré avec le parti québécois, aujourd’hui se trouve orpheline ».


Articles en lien