Lors de mes belle s années à McGill, j’ai eu la chance de faire ma thèse avec le professeur Donald Von Eschen. Grâce à lui, j’ai appris deux grandes choses sur la vie.
Premièrement, un rétroprojecteur, ça peut être compliqué à manipuler.
Deuxièmement, nous vivons dans une société stratifiée en classes sociales.
Pour résumer, la société se divise entre ceux qui peuvent avoir des billets du Canadiens et les autres. Il y a les bourgeois qui se payent des billets à 263$ et les mégabourgeois qui ont des billets payés par « la compagnie ». On sait jamais quelle exactement est cette compagnie, mais c’est précisément le flou donné au terme qui symbolise la puissance de ces individus.
Méfiez-vous toujours de celui qui prétend être capable de vous avoir des billets de hockey. C’est comme le jeune Ricardo dans le film 1981. Vous ne l’avez pas vu ? Tant pis, je ne connais pas d’exemple avec Twilight. En tout cas, celui qui vous dit qu’il peut vous avoir des billets de hockey, croyez-moi, c’est un menteur. Ou bien un frais-chié. Avez-vous vraiment le goût de passer trois heures de votre vie à boire de la bière à 10$ aux côtés d’une telle personne ?
Le but n’est évidemment pas de voir le match. On voit mieux à la TV. C’est de pouvoir crier des insultes à Hall « grand flanc mou » Gill ou à Carey « adolescent attardé- Judas » Price et espérer de manière tout à fait irrationnelle qu’ils nous entendent. Le but est aussi, quelques jours plus tard, d’aller voir nos chums et d’attendre qu’ils parlent de la dernière game et de dire : « Ouin, en tout cas, Latendresse quand je l’ai vu mardi passé, il ne patinait pas aussi vite qu’à la TV. » Vous êtes la star de la soirée.
Pour les prolétaires que nous sommes, il existe deux moyens d’accéder au pitt du Centre Bell.
Premier moyen : les scalpers, le lumpenproletariat du hockey, ces traîtres sans foi ni loi qui vendent des billets sur le trottoir. La rumeur veut que les scalpers de Montréal mangent des bébés de prolétaires (comme Bob) et aiment mieux jeter leurs billets dans l’égoût plutôt que de les vendre à seulement vingt fois le prix coûtant. Une race pire que ceux qui vous font croire qu’ils peuvent vous avoir des billets. Contre-révolutionnaires.
L’autre moyen est plus laborieux. C’est aussi dur que de s’inscrire au bon séminaire sur Minerva. Le 15 de chaque mois, le Canadiens met en vente 200 billets. Deux cents ! Il y a 21 273 places. Donc, vous vous placez devant votre ordi, vous ouvrez vingt fenêtres de Firefox et vous vous faites aller la souris. Le 8 novembre dernier, La Presse titrait : « 20 000 fans assistent à une pratique du CH ». Vingt mille. Une pratique ! Deux cents billets pour un match. C’est rire du monde. Révolution !
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Pour ce numéro spécial « Régions » je passe aux aveux. Je suis un humble expatrié de la région de Québec. Non, Québec n’est pas une région. C’est la Capitale nationale. Le centre du monde. Et tout compte fait, deux choses distinguent le 418 du 438–514 : une équipe de la LNH et le Rouge et Or de l’Université Laval. L’équipe de football de Québec a gagné son 7e championnat de suite samedi dernier. Haha. Pauvre Université de Montréal. Mais surtout, pauvre McGill. Dans les années 80, les Redmen régnaient en rois et maîtres sur le football universitaire québécois. Mais hélas, un balai dans un anus a compliqué les choses et McGill a perdu TOUS ses matchs pendant trois ans. Maintenant que le balai est loin derrière, on peut espérer recommencer à gagner.
Vous pouvez écouter Philippe tous les jeudis de 7h à 9h lors de l’émission Le Lendemain de la veille, à l’antenne de CKUT 90,3 FM.