C’est dans un climat d’opposition qu’a eu lieu, mercredi le 18 septembre, la première Assemblée Générale de l’AÉCSUM (Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill). À une exception près, le comité exécutif est le même que l’année dernière, les candidats réélus s’étant pour la majorité présentés sans concurrents. La ligne directrice de l’association reste donc sensiblement la même. Trois points ont été abordés durant cette Assemblée Générale.
Le comité exécutif a tout d’abord soumis au vote des membres une dizaine de changements concernant la formulation des statuts de leurs postes. Il a ensuite proposé une réorganisation du Conseil de l’AÉCSUM. Ce dernier, qui a lieu tous les mois et qui regroupe les représentants de chaque département, est actuellement composé de 131 membres permanents. Le comité exécutif voudrait réduire ce nombre. Devant l’indécision et le mécontentement de certains, le secrétaire-général Jonathan Mooney a tenu à préciser sa position : « Avoir un Conseil composé de 131 membres, c’est beaucoup trop, a‑t-il déclaré. L’AÉUM a 40 membres, le Sénat américain en a 100 ! En réduisant le nombre de conseillers, on aura un Conseil vraiment plus efficace ». La nouvelle refonte du Conseil a aussi pour but de rééquilibrer le nombre de conseillers entre les départements, certains s’étant sentis lésés après le dernier remaniement décidé en mars dernier.
La motion a finalement été acceptée de justesse suite à environ une demi-heure de débat, durant lequel certains membres de l’AÉCSUM se sont fortement opposés à ces modifications, qui, selon eux, nuiraient à la bonne représentation de chaque étudiant et de chaque département.
Charte des valeurs
Les deux heures suivantes ont été consacrées à la Charte des Valeurs québécoises proposée par le gouvernement péquiste. Avec sa motion, l’AÉCSUM a voulu trouver une position commune à adopter vis-à-vis de cette charte, tout en incitant la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), traditionnellement proche du Parti Québécois, à se positionner ouvertement contre la Charte.
Gretchen King, ancienne conseillère à l’équité de l’AÉCSUM, a immédiatement proposé deux amendements : tout d’abord, celui d’envoyer une lettre à la première ministre du Québec Pauline Marois pour spécifier l’opposition de l’AÉCSUM à la Charte, avant que celle-ci ne puisse passer. Cet amendement fut accepté par l’assemblée, avec trois-quarts des votes en sa faveur. Ensuite, Gretchen King a appellé l’assemblée à prendre des mesures de mobilisation et à organiser, dès maintenant, des marches et des manifestations dans chaque département. Cet amendement a lui aussi été amendé, et l’AÉCSUM l’a voté en deux parties : d’une part, elle décide qu’il est nécessaire d’informer tous les étudiants de la décision de l’AÉCSUM et de son opposition à la Charte. Trois-quarts des membres se sont prononcés en faveur de cet amendement. D’autre part, il s’agit de savoir si, oui ou non, l’AÉCSUM commencera dès maintenant à se mobiliser. Ce dernier point a suscité un vif débat, car beaucoup pensent qu’il est trop tôt pour se positionner, la Charte n’étant encore qu’un projet de loi.
Le mandat de l’AÉCSUM est aussi remis en cause : cette assemblée doit-elle traiter d’un tel sujet, qui concerne chacun individuellement ? Les membres se sont finalement opposés à la mobilisation, rapportant le point au prochain Conseil de l’AÉCSUM.
Après ces amendements, l’assemblée est retournée à la motion principale quant à la position de l’association contre la fameuse Charte. Là encore, beaucoup de membres ont critiqué une motion maladroite et peu rigoureuse. Félix-Antoine Lorrain, représentant de l’Association des étudiant(e)s en langue et littérature françaises inscrit(e)s aux études supérieures (ADÉLFIES), a remis en question la rigueur de certaines clauses, notamment la dernière, qui qualifie la proposition d’«égoïste et démagogique plutôt que fondée sur des principes ». À l’issue d’un long débat, la motion principale a finalement été aussi acceptée, avec trois-quarts des votes en sa faveur.
Enfin, cette première Assemblée Générale s’est clos sur une motion qui propose que l’AÉCSUM encourage la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) à étendre ses programmes à l’ensemble des étudiants internationaux. Cette proposition est votée à la quasi-unanimité, avec seulement un vote contre.
Entre 150 et 200 membres ont participé à cette Assemblée Générale. La prochaine aura lieu au semestre d’hiver.