Une manifestation contre la hausse des tarifs d’électricité, proposée par le gouvernement de Pauline Marois, s’est déroulée le 28 septembre. L’événement était organisé par la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics. Les participants se sont donnés rendez-vous à 13h00 au Square Phillips à Montréal afin de porter haut et fort leur message de résistance face à des réformes qu’ils jugent injustes et qui renforcent des inégalités déjà existantes au sein de la société québécoise. Le message était clair : « budget d’austérité. Ce sont toujours les même qui paient ».
Le groupe d’organisateurs avait mis en place des transports permettant à une grande partie de la population de la banlieue de Montréal et des villes environnantes de participer à l’événement. L’idée était de montrer au gouvernement un peuple québécois uni et solidaire près à se battre pour une province plus égalitaire. Cet événement symbolisait pour beaucoup la fin de l’espoir accordé au Parti Québécois (PQ) suite aux élections de septembre dernier. En entrevue avec le Délit, de nombreux manifestants se sont dits désillusionnés car ils pensaient que la fin du mandat de Jean Charest symboliserait un nouvel élan de reformes sociales au Québec. Cynthia, étudiante à l’UQAM, dénonce ce qu’elle juge être de l’hypocrisie de la part de Pauline Marois : « le Parti Québécois a été élu en disant qu’il allait écouter le peuple, Pauline Marois a porté le carré rouge et disait qu’elle était pour la gratuité scolaire, mais c’était juste une façon de se faire élire et non pas des valeurs qu’elle avait en elle ».
Carole Landrie, militante pour Québec Solidaire, appelle à l’union du peuple québécois dans le but de faire changer d’avis le gouvernement quant à l’augmentation des frais d’Hydro-Québec. Selon elle, ce type de décision ne correspond pas aux attentes d’une partie des québécois qui ont accordé leur confiance au PQ lors des dernières élections : « il y a beaucoup de gens qui ont voté pour le PQ avec un grand espoir de changement, ils ont fait beaucoup de promesses mais nous on considère que notre province n’avance pas ; au contraire, elle recule. » Selon Carole Landrie, ce sont les programmes sociaux et les organismes communautaires qui pâtissent de l’objectif du « déficit zéro » annoncé par le gouvernement. Elle dénonce également le monopole d’Hydro-Québec dans le domaine de l’électricité. En effet, les usagers ne pouvant pas faire appel à une autre société privée, il est du devoir de la compagnie de proposer un service juste, en accord avec les droits des québécois, et ne favorisant pas les inégalités entre les riches et les pauvres.
Cette manifestation s’inscrit dans un contexte de revendications du peuple québécois dans le but de créer une société plus égalitaire. Geneviève, étudiante au CEGEP de St Jérôme explique : « on va manifester souvent, autant pour la grève étudiante que pour les hausses de tarifs, pour plein de choses qui font que les pauvres restent pauvres et que les riches deviennent de plus en plus riches. Hydro-Québec vient juste s’ajouter à tout ça et prouve une fois de plus que l’on ne taxe pas selon le revenu des gens, mais qu’on taxe de la même façon pour tout le monde. » La manifestation s’est déroulée dans le calme, mais la colère des manifestants ne semble pas prête à diminuer.