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Electro-choc par Kavinsky

Tonnerre, éclairs et projectiles de lumière au Telus.

Webmestre, Le Délit | Le Délit

Il est déjà 1h30 du matin au théâtre Telus lorsque l’ombre de Kavinsky se dessine sur la scène. La foule en délire acclame sa venue. Des basses aux aigus, la salle se chauffe à fond la balle. Les décharges traversent le public qui élève les appareils photos et autres cellulaires.  L’ombre qui s’est placée derrière la table de mixage a les yeux rouges, la montée s’allonge, les appareils photos descendent pour laisser place aux mains qui se tendent et ça explose ! Les corps se mettent à s’agiter comme les faisceaux lumineux qui composent le tableau. Du bleu au rouge en passant par le blanc, à la fois vif et agressif, le son vibre depuis les basses. Ça détonne, mais n’étonne pas vraiment. C’est un show électro plutôt classique.

Tout seul sur la scène, clope au bec avec son blouson marqué d’un K comme Kavinsky, la tension initiale semble redescendre au bout de 20 minutes. « Boum Boum ba da Boum ». Tout à coup,  des sirènes enragées se mettent à hurler, la montée ardente balaie les mains tendues. On entend le tonnerre, on voit les éclairs, les basses traversent les cordes vitales mais le rythme n’est pas particulièrement original. Parfois quelques gifles qui clashent. Scintillements puis retour au tonnerre. « BAM BAM BAM BAM ». C’est fort, même trop fort, alors Le Délit sort interroger des spectateurs devant l’entrée. Ils se disent un peu déçus, rapprochant le DJ à de la techno d’il y a cinq ans ou encore à Benny Bennassi. Un style qu’ils qualifient de « euro-electro-trash comme en Hollande, en Belgique ou aux Pays basques ».

Le partage de l’univers par les lumières, quant à lui, semble satisfaire le public bien qu’il n’y ait pas beaucoup de faisceaux dirigés vers les spectateurs mais plutôt entourant et glorifiant le DJ dans sa prestance solitaire. On peut lui reconnaître l’hypnotisme dans la salle mais la première partie avec Dead Horse Beats (groupe Montréalais) avait plus de charme.  Les deux jeunes hommes, guitare et saxophone, ont partagé leur musique avec fougue et passion sans grandiloquence. Le rythme rebondissant, fluide et vivant avait lancé dans la salle des ondes moins agressives que celles de Kavinsky, auquel on reconnaîtra tout de même la construction musicale et visuelle. Conscient du culte que lui voue la foule, il s’arrête de jouer à 2h15 et ne fait même pas de rappel, peut-être parce que le public n’est pas très convaincant, ni convaincu. Il revient sur le côté de la scène, dans l’ombre, se montre un peu mais ne retourne pas à sa table de mixage. Toujours vêtu de son blouson avec son initiale ostensiblement brodée, il quitte les spectateurs qui essayent de le rappeler en vain.

Ça se bouscule en sortant, on entend beaucoup d’accents européens, un peu comme si la vague de fureur qui s’est déchainée dans la salle s’était répercutée dans les spectateurs. Alors, on peut dire, effet réussit Kavinsky, le public est sorti frustré et sur sa faim.


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