Des repas abordables faits avec des ingrédients de qualité, le tout dans une ambiance conviviale. Voilà l’objectif que s’est fixé l’équipe du Nid ou The Nest, le nouveau café entièrement géré par des étudiants de McGill qui a ouvert ses portes le 6 janvier dernier au deuxième étage du bâtiment Shatner.
Place aux étudiants
Depuis la fermeture du café Architecture en 2010, communément appelé le Arch café, cela faisait maintenant trois ans que la population de McGill attendait l’ouverture d’un nouvel espace, dirigé par les étudiants, pour les étudiants. Les manifestations importantes qui avaient eu lieu sur le campus à l’époque n’avaient pas empêché le café Architecture de fermer ses portes pour des raisons financières (motif officiel donné par l’administration), laissant les étudiants de McGill déçus et sans autre alternative que de s’en remettre aux commerces environnants, dont la nourriture est souvent jugée trop dispendieuse et inadaptée à la population estudiantine.
Une alternative appréciée
Le Nid, qui est venu prendre la place de Lola Rosa au deuxième étage du bâtiment Shatner, apporte une solution aux étudiants à la recherche d’une nourriture équilibrée à un coût raisonnable. Le menu propose des options fixes : les petits déjeuners et les burritos (avec viande, végétariens ou végétaliens) ne changent pas d’un jour à l’autre. Cependant, le plat principal varie tous les jours, proposant systématiquement une option végétarienne, une option végétalienne, ainsi qu’une option sans gluten. De la soupe de carottes et gingembre le mardi au sandwich grillé à l’halloumi le mercredi, les options sont variées. Marie, étudiante de troisième année, se dit très satisfaite par la nourriture proposée : « Avec les années, j’ai pris l’habitude de ne pas manger souvent sur le campus, je trouve que ce qui est proposé est souvent cher, et puis c’est difficile de manger équilibré. La nourriture du Nid me plait parce que c’est une bonne alternative, c’est vraiment cool de pouvoir avoir accès à ça sur le campus ! »
Une équipe passionnée
En entretien avec Le Délit, Kathleen Bradley (chef-cuisinier) et Josh Redel (administrateur) ont expliqué sur quelles valeurs s’est construit le projet : un café financièrement autonome capable d’offrir des menus à base de produits frais et locaux à un coût raisonnable.
À ce sujet, Kathleen explique l’important travail de recherche sur lequel s’est basée l’élaboration des recettes, le but étant de promouvoir l’économie locale et le développement durable. « Nous travaillons avec plusieurs fournisseurs et chaque recette est élaborée autour de légumes produits au Québec. C’est pour cette raison que nous ne proposons pas de bar à salade ou de smoothies en hiver, car il est impossible de préparer ces produits sans dépendre fortement de l’importation de fruits et légumes provenant des pays plus au sud. Notre carte évolue avec les légumes de saison » explique-t-elle.
L’idée du Nid est de recréer le lien primordial entre la nourriture proposée et le consommateur, ce qui est souvent laissé de coté dans une société où le profit est roi. « C’est ce lien-là, entre une nourriture éthique et de qualité et des cuisiniers passionnés, qui rend les plats délicieux ! », souligne Kathleen. Pour cette raison, tous les produits sont faits maisons, comme la mayonnaise, le pesto ou la crème sure à base de noix de cajou pour les burritos végétaliens.
C’est un pari gagné pour l’équipe du Nid (neuf personnes au total), qui a su répondre avec justesse à une demande des étudiants à avoir accès à des repas de qualité sans pour autant y mettre tout leur budget. « Notre but était de prouver qu’il est possible d’offrir de la nourriture délicieuse à un prix abordable. Les repas équilibrés sont souvent perçus comme un privilège, ce qui stigmatise quelque chose qui devrait être totalement normal », conclut Josh au Délit.