*article modifié le 30 janvier 2014 à 15.57
La fin de semaine du 25 janvier, une trentaine de jeunes âgés de 18 à 30 ans se sont réunis à l’Hôtel de ville de Montréal, à l’occasion de la 27e édition du Jeune Conseil de Montréal (JCM).
Le JCM est un organisme jeunesse qui met en place chaque année une simulation du conseil de ville de Montréal, un exercice qui permet aux jeunes de s’impliquer davantage dans la politique municipale. La simulation est non-partisane : les participants discutent de projets de règlements, sans ligne de partie.
Cette année, ces projets portaient sur les comités de citoyens jury, le développement des toits verts et l’agriculture urbaine, et l’utilisation des technologies dans une perspective de « ville intelligente ». Ce dernier projet a été présenté par Marianne Côté, responsable de la ville intelligente et des technologies de l’information. En entrevue avec Le Délit, elle explique que le but de ce texte est de revoir l’organisation de la ville : « on veut mettre en place une organisation en réseau en faisant plus participer le citoyen, et en se servant des technologies de l’information et de la communication. »
Le projet, adopté lors de la simulation, prévoit par exemple la mise en place d’un Bureau des Renseignements Intelligents qui aurait comme mandat la « gestion des données intelligentes recueillies auprès des organismes de la Ville ». Montréal devrait également organiser chaque année des hackatons, au cours desquels les citoyens pourraient créer et soumettre des projets d’applications. Enfin, le règlement annonce le lancement de plusieurs portails participatifs pour les citoyens, comme le portail « Un Projet près de Chez Vous ».
Quel impact au municipal ?
Ces propositions pourraient bien être examinées par l’administration Coderre. Le concept de ville intelligente était d’ailleurs au cœur du programme de Denis Coderre, lors de la campagne municipale de 2013.
« J’espère que les conseillers vont tenir compte [de ce projet]», dit Marianne Côté. Le fait que le responsable de la ville intelligente, Harout Chitilian, soit aussi le responsable des dossiers jeunesse à la ville de Montréal est un bon point. « Il connaissait déjà le projet, et il est proche de nous », dit Marianne Côté. Il a d’ailleurs déjà participé à la simulation du JCM par le passé.
« Il y a eu beaucoup de recherches de faites pour ce projet ; je ne dis pas que l’administration va adopter le projet tel quel, mais dans tous les cas, ce serait une bonne chose pour eux qu’il l’examinent » dit Eugénie Lépine-Blondeau, chef de l’opposition au JCM.
Il est déjà arrivé que le JCM influence le conseil de ville. Jérémy Boulanger-Bonnelly, leader de l’opposition, et étudiant à McGill, cite ainsi un projet sur la collecte des déchets. Un règlement très similaire sur le tri sélectif avait été adopté par la Ville : « Même si ce n’est pas à chaque année évidemment [que le maire s’inspire des décisions prises lors du JCM], il y a un impact ».
Le JCM est donc une porte ouverte pour les jeunes en politique municipale. Jerémy Boulanger-Bonnelly rappelle également qu’il y a d’autres organismes jeunesses à Montréal qui sont à l’origine « d’initiatives importantes, tout au long de l’année ». « Les jeunes ont leur place », affirme-t-il.
Coderre et les jeunes
Les jeunes seront-ils plus entendus sous le maire Coderre ? De ce côté, le mandat de l’actuel maire avait plutôt mal commencé : Denis Coderre avait en effet présenté en novembre un comité exécutif de la ville…sans responsable à la jeunesse. Une décision qui avait été rapidement dénoncée, dans la journée, par les différents organismes-jeunesses de Montréal.
Finalement, malgré tout, les participants au JCM interrogés par Le Délit se disent plutôt satisfaits. « Ce qui nous a impressionnés, c’est que la journée même où nous avons envoyé un communiqué de presse pour dénoncer la décision du maire, il a avoué être dans le tort et a nommé Harout Chitilian », dit Eugénie Lépine-Blondeau. L’affaire avait été couverte par Le Délit.
Le maire a d’ailleurs rendu une visite surprise aux jeunes du JCM le vendredi soir. Pour Marianne Côté, la nomination d’Harout Chitilian est une bonne chose : « c’est une personne très ouverte, après sa nomination il a tout de suite organisé une rencontre avec tous les organismes qui avaient signé le communiqué de presse, une table ronde autour des enjeux jeunesse ». Jérémy Boulanger Bonnelly parle quant à lui d’une relation « harmonieuse » avec le responsable jeunesse de Montréal. De bonnes nouvelles, jusqu’à maintenant, pour la jeunesse montréalaise.