Dans le cadre de la « Semaine de la souveraineté », organisée par le Mouvement des Étudiants Souverainistes de l’Université de Montréal (MÉSUM), Pierre Duchesne, ministre péquiste de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, est venu le 23 janvier donner une conférence au pavillon Jean-Brillant de l’UdeM. Cette conférence, organisée en collaboration avec l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal, avait pour thème la souveraineté du Québec.
Le ministre a amorcé son allocution en demandant aux gens d’allégeance souverainiste de lever la main. La grande majorité de la salle s’est manifestée, et seulement une dizaine de personnes ont par la suite levé la main lorsque Pierre Duchesne a demandé qui ne savait pas vraiment quoi penser de l’indépendance. C’est donc devant un auditoire convaincu d’avance que le Ministre a commencé son discours.
« Dans la structure politique du Canada, on ne se reconnaît pas […], nous sommes des minoritaires dans ce Canada », a‑t-il commencé par dire. Après un léger survol historique sur la conquête britannique et le passé colonial du Québec, il a rappelé que, depuis les années 2000, les partis gouvernementaux fédéraux n’ont plus besoin d’un appui électoral fort de la part des Québécois pour être élus majoritairement. L’exemple du Parti conservateur, élu majoritaire avec seulement cinq députés au Québec, a été donné. Le Ministre a exprimé son indignation par rapport au fait que le gouvernement fédéral soit notamment responsable des aéroports, des ports et des voies ferrées du Québec, alors qu’un gouvernement québécois serait tout à fait capable de s’en occuper selon lui.
L’ingérence du fédéral dans les champs de compétences provinciaux, comme le litige sur la destruction du registre des armes à feu, les désaccords quant à la reconstruction du pont Champlain et le doublement des dépenses militaires ont aussi été abordés.
Souveraineté et éducation
Pierre Duchesne a critiqué le programme d’éducation internationale mis sur pied par le ministre fédéral du Commerce international, Ed Fast, qui vise à multiplier par deux le nombre d’étudiants étrangers au Canada : 450 000 nouveaux étudiants étrangers seraient accueillis d’ici 2022. Il a rappelé que l’éducation est une compétence provinciale et que le Québec, par son statut linguistique unique en Amérique du Nord, doit avoir son mot à dire et doit pouvoir choisir lui-même ses étudiants à l’étranger.
La conférence s’est terminée sur des questions de l’auditoire. À la question d’un étudiant en science politique qui désirait savoir ce qu’entendait faire concrètement le Parti québécois pour promouvoir l’indépendance, le Ministre est resté vague et a affirmé qu’il faut au Parti québécois une majorité à l’Assemblée nationale afin de pouvoir agir activement sur ce front. À une question sur le fait que la Charte des valeurs contreviendrait à la Charte des droits et libertés du Québec, le Ministre est resté tout aussi vague, et a dit qu’il faudrait attendre la fin des travaux sur la charte pour se prononcer.
La Semaine de la souveraineté se poursuit dans les prochains jours. Gilles Duceppe viendra donner une conférence aujourd’hui mardi à 11h40 au local B‑0245 du pavillon Jean-Brillant de l’UdeM.