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Études autochtones

Un nouveau programme sera offert dès l’automne 2014.

Le projet d’offrir une mineure en études autochtones aux étudiants de McGill aboutit enfin. En effet, le programme sera ouvert dès la session d’autonome 2014. Cela fait depuis le début des années 2000 que certains professeurs et étudiants tentent de promouvoir l’enseignement des langues et de la culture autochtones, mais c’est tout récemment que l’initiative s’est concrétisée. Une session d’information s’était tenue le 25 septembre 2013 (Le Délit vol.103, no 4) après un forum consultatif en novembre 2012. C’est un projet de longue haleine qui voit finalement le jour, une revendication étudiante qui parvient à ses fins.

Plusieurs groupes étudiants se sont impliqués dans le projet, en partenariat avec le journal KANATA (Communauté des études autochtones de McGill), afin de promouvoir la création du programme. Le coordonnateur du conseil exécutif de KANATA, Nicolas Magnien, a fourni de nombreuses informations au Délit.

Bien que certains cours liés aux études autochtones étaient déjà offerts à McGill, ils n’étaient pas réunis sous un titre de programme. La création de la mineure permet aux étudiants qui le désirent d’acquérir une expertise en la matière et serait un premier pas vers une potentielle majeure. McGill est déjà en partenariat avec certaines communautés autochtones : un cours estival est offert sur le campus et dans la réserve mohawk de Kahnawake (INTD 380). Certains professeurs mènent aussi des projets de recherche avec des communautés cries et inuit. C’est l’Institut des études canadiennes de McGill qui sera l’hôte du programme. L’administratrice en communication, Elisabeth Faure, annonce qu’un cours d’introduction aux études autochtones ainsi qu’un séminaire avancé sur l’histoire et le développement des lois autochtones seront offerts à la session d’hiver 2015.

La création de cette mineure rappelle la présence non négligeable de la communauté autochtone au sein de l’université, comme le rappelle l’organisation du « Pow Wow » annuel de McGill de la mi-septembre qui célèbre les cultures autochtones, ainsi que la publication annuelle du journal de KANATA planifiée pour le 3 avril 2014. Il y a aussi la First Peoples’House qui permet aux étudiants d’origine autochtone de trouver du soutien académique tout en restant liés à leur culture, et le Aboriginal Affairs Working Group qui se réunit cinq à six fois par an pour discuter des questions autochtones à McGill.

Nicolas Magnien soutient qu’«il y a place à un changement de perspective sur le plan institutionnel par rapport aux questions autochtones. Cela va de la revitalisation culturelle de ces peuples à admettre la réalité des traumas individuels et collectifs qui sont le legs de la colonisation ». McGill rejoint notamment les universités de Concordia, de Toronto (UofT) et de Colombie-Britannique (UBC) qui offraient déjà de tels programmes.

Les démarches ont été longues, se sont heurtées aux processus administratifs, mais ont fini par en venir à bout. Les revendications ont été entendues : la mineure instaurée devrait permettre de combler un peu le manque d’enseignement sur l’histoire des peuples autochtones qui se fait sentir par plusieurs étudiants québécois. Les étudiants étrangers venus faire leurs études au Canada pourront choisir McGill pour y étudier les peuples autochtones, partie intégrante de l’histoire et du présent de ce territoire. Nicolas Magnien affirme que cette réalisation démontre que « McGill est une université qui peut tout à fait être de son temps et à l’écoute de la communauté », contrairement aux nombreux reproches qui lui ont été adressés au cours des dernières années.


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