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Deux poèmes ‑Léa Bégis

Cahier Création 2014

Les poètes enterrés

J’ai été blessé vers l’aine car j’étais mal armé.
Le vent a glissé dans mon tombeau de l’air vicié,
Mon cadavre était serein, beau et intouché.
La Martine, émue, s’est agenouillée à mes côtés.
Je l’ai vu godronner ma tombe empoussiérée.

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L’ivresse

Il faut aimer sans cesse après avoir aimé ;
C’est ce que nous recommande ce cher Musset.
D’amour comme de vin laissez-vous enivrer,
Buvez à foison cet élixir si parfait.

Qu’un mot d’amour fasse accélérer votre pouls,
Et que par un simple regard vos yeux voient double.
Qu’un seul sourire vainc votre empire sur vous,
Et que d’un toucher votre corps entier se trouble.

Riez pendant que l’alcool vous monte à la tête ;
Pleurez lorsqu’il s’évaporera de vos veines.
Soyez triste ou bien ayez le cœur à la fête ;
Peu importe, tant que votre coupe est bien pleine.

Le lendemain quand votre réveil sera dur,
Songez à la puissante boisson bue la veille.
Plus que jamais alors vous en serez bien sûr :
Rien de meilleur que cette drogue sans pareil !


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