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Du pain sur la planche

Le 12 novembre dernier, 79% des étudiants mcgillois se sont prononcés en faveur de la création d’un fond pour les projets de développement durable. Portrait d’une initiative prometteuse.

Après qu’une majorité significative ait voté en faveur de l’établissement d’un Fond pour les projets à développement durable au référendum de l’automne dernier, le projet prend officiellement effet au début de ce semestre. Le projet, notamment orchestré par des étudiants tel que Jonathan Glencross et Rebecca Dooley, vice-présidente des affaires universitaires de l’AÉUM, prévoit une collaboration sans précédent de l’administration de McGill. Tour de force surprenant étant donné la lourdeur bureautique et la difficulté d’approche qu’on lui connaît, rapporte Jonathan Glencross, principal instigateur du projet et étudiant de troisième année de L’École d’Environnement de McGill.

Le Fond dispose d’un budget tout aussi impressionnant que l’ampleur du défi à relever, soit 840 000$ par année répartis sur une durée de 3 ans (2010–2013) pour tenter de revitaliser le campus. Comme l’expliquait Jonathan Glencross lors de la conférence « Education and Sustainability » en octobre dernier à McGill, il faut arriver à « créer de plus nombreuses opportunités pour intégrer et inciter la communauté à l’action, à travers la recherche et l’engagement dans la communauté sur le campus dans une perspective de développement durable ». Il est important, poursuit-il « de changer la perception de paralysie qu’entretient la population face à des problèmes de grande échelle tels que les changements climatiques. »

Les fonds proviendront de la contribution à part égale des étudiants et l’administration de l’université ; 50 sous par crédit seront facturés à chaque étudiant et l’université s’engage à verser un montant égal, qui pourra provenir de dons publics ou privées de même que d’organisations non-gouvernementales. Selon Glencross, « il est difficile de prédire d’où ces fonds proviendront pour le moment étant donné l’état préliminaire du projet. »

Certaines idées de projets sont déjà mises sur la table. À titre d’exemple, l’École d’environnement en partenariat avec l’école d’architecture proposeront l’amélioration de l’efficacité énergétique des infrastructures à McGill, de même que la rénovation de certains édifices selon les normes de certification verte LEED.

Le comité qui décidera des projets qui feront l’objet de financement sera composé de quatre étudiants et d’autant de membres nommés par l’administration de McGill. Certaines appréhensions sont pourtant pressenties quant au fait que les projets devront être approuvés par voie de consensus par les membres du conseil. De plus, selon certains membres du comité Greening McGill, les critères de sélection donneront la priorité aux projets qui viseront d’importantes réductions d’émissions de gaz à effet de serres à court terme. Ce critère s’explique par le fait que le fond est à l’essai pendant une courte période de trois ans. Ce n’est pas sans soulever des inquiétudes, certains projets intéressants à long terme pouvant ainsi être écartés.

Les initiatives qui seront mises de l’avant auront assurément un impact majeur sur la réduction des émissions et pourraient propulser McGill au devant de la scène de la lutte pour le développement durable. Reste maintenant à mettre la main à la pâte : passer des idées à l’action. Une révolution idéologique et un changement dans les comportements est nécessaire selon Glencross, mais qu’en sera-t-il ? Comme l’écrivait d’ailleurs Hilary Clinton, « Tout reste à voir ; le changement est certain, le progrès ne l’est pas. »

Tous les membres de la communauté de McGill sont donc invités à participer et à proposer des projets. Il est à noter que les projets de moins de 10 000$ qui seront acceptés seront mis en oeuvre plus rapidement. Pour plus de détails veuillez visiter le site web : http://​www​.voteustainablemcgill​.ca ou encore http://​www​.ssmu​.mcgill​.ca/​e​n​v​i​r​o​n​m​e​nt/.


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