La fermeture de Midnight Kitchen au début du semestre a levé le voile sur le problème de l’infestation de rongeurs dans le bâtiment de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM). La surprise est mi-feinte, car beaucoup de ses locataires se sont habitués à rencontrer des souris dans les couloirs depuis quelque temps. Boris Shedov, directeur de la Société de Publication du Daily (SPD), affirme que bien qu’il travaille dans un bureau dans le bâtiment Shatner depuis de nombreuses années, le problème des souris remonte à deux ans au maximum. Leur présence augmente, probablement à cause du froid hivernal. M. Shedov ajoute que les responsables de la sécurité et de la propreté du bâtiment ont conseillé à tous les locataires de prendre des mesures préventives. Il est fortement déconseillé de laisser trainer de la nourriture durant la nuit, et toutes les ordures doivent être immédiatement jetées. Les agents d’entretien ont aussi entrepris d’installer quelques tapettes à souris dans les bureaux. Selon Stefan Fong, le v.-p. clubs et services de l’AÉUM, « le campus entier est touché ».
Rat-goût
Au-delà du simple problème d’hygiène dans les bureaux, il est important de souligner que le bâtiment Shatner accueille plusieurs services de restauration. Il n’est pas certain ni officiellement confirmé que les cuisines de ces restaurants soient touchées par l’infestation. Il reste toutefois possible que les souris y dansent, les cuisines étant, évidemment, le lieu où la nourriture abonde le plus. Dans l’hypothèse qu’il y ait bel et bien des rongeurs dans les cuisines de nos restaurants sur le campus, l’absence de prise de mesures pourrait mener à des sanctions. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec impose comme condition que « le lieu […] [d’exploitation] doit être exempt […] de toute espèce d’animaux y compris […] les rongeurs ou […] leurs excréments » (en vertu de l’article 2.1.2 du Règlement sur les aliments). Le cas échéant, les sanctions prennent la forme d’amendes qui peuvent aller de 200 à 2 000 dollars, ou de 750 à 6 000 dollars en cas de récidive (en vertu de l’article 42 de la Loi sur les produits alimentaires).
La présence de rongeurs sur le campus ne nous rassure pas sur les conditions sanitaires de nos bâtiments. Il revient aux services concernés de prendre les mesures nécessaires pour pallier l’infestation. Selon M. Fong, « l’administration de l’Université a embauché un technicien à temps plein afin de contrôler tous les bâtiments du campus ». On peut aussi réfléchir à des solutions plus originales : selon M. Shedov, cela fait déjà quelque temps que certains bureaux de Shatner ont adopté des chats. Qui sait, peut-être l’AÉUM pourrait-elle alléger la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de Montréal de quelques dizaines de ses félins ?