Séance assez calme le jeudi 12 mars dernier pour le bimensuel conseil législatif de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), alors que se profile l’Assemblée générale hivernale de l’AÉUM, prévue dimanche 15 mars. De nombreux membres du conseil étant absents, le conseil a tout de même passé une motion sur les services aux familles d’étudiants et s’est vu présenter le budget final de l’AÉUM pour l’année fiscale 2014–2015.
Une volonté d’éteindre la polémique
Le premier sujet qui a néanmoins provoqué une discussion engagée au sein du conseil a été le cas de Soumia Allalou. Cette dernière est une étudiante en droit, de confession musulmane, qui a récemment demandé à Sports McGill (McGill Athletics) de réserver la salle de gym aux femmes à certaines heures de la semaine, pour ne pas heurter sa sensibilité et ses convictions personnelles. L’information a été largement relayée cette semaine dans de nombreux médias nationaux et a aussi donné lieu à de nombreuses réactions haineuses dans certaines sphères islamophobes du net. Claire Stewart-Kanigan, vice-présidente aux affaires universitaires, en contact continu avec Mme Allalou, a tout d’abord clarifié la chronologie de l’événement : Mme Allalou serait entrée en contact avec Sports McGill dès janvier. Après qu’on lui ait conseillé de consulter ses pairs étudiants, elle s’est exécutée, mais, ne recevant pas de réponse à ses demandes, elle a décidé de partager son histoire à la presse début mars. La situation, selon Mme Stewart-Kanigan, aurait escaladé à cause d’un manque de communication interne chez Sports McGill, le directeur n’ayant jamais été mis au courant de la requête de Mme Allalou. Finalement, Vincent Pierre-Fullerton, représentant de la Faculté de droit (à laquelle appartient Mme Allalou), a affirmé la volonté des deux partis de trouver un compromis, probablement sous la forme d’une salle séparée réservée aux personnes s’identifiant au genre féminin, mettant ainsi fin au plus vite à une polémique qui ne peut que faire du dommage à l’image de McGill et nourrir le discours de populistes visant à stigmatiser une minorité religieuse.
Motions présentées et votées
Mme Stewart-Kanigan a entamé les affaires nouvelles du jour avec la proposition de quelques modifications au plan de cinq ans sur la santé mentale. Son application réduirait les coûts du plan et améliorerait son fonctionnement interne en le recentrant sur la promotion des problèmes de santé mentale communs aux étudiants. Le conseil a ensuite voté à l’unanimité pour une motion concernant le nombre de crèches à la disposition des parents membres de la communauté mcgilloise. La motion déplore l’interdiction du gouvernement provincial, qui refuse de laisser l’Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM) ouvrir sa propre crèche, ce qui force nombre des membres de l’association à inscrire leurs enfants à la crèche surchargée de l’AÉUM. La motion en elle-même plaide pour le soutien de l’AÉUM sur l’expansion du programme de crèches à McGill dans les futures discussions, ainsi qu’une attention particulière aux besoins des parents seul(e)s, homosexuels ou étrangers. L’un des auteurs de la motion, le vice-président aux clubs et aux services Stefan Fong, a fait remarquer la contribution disproportionnée des étudiants étrangers aux fonds de soutien ainsi que sur l’introduction prochaine de prélèvements progressifs (en fonction du revenu familial) pour les Québécois. Kathleen Bradley, vice-présidente à la finance et aux opérations, a ensuite présenté un budget révisé pour 2014–2015 avec un déficit final de 12 000 dollars, en baisse par rapport aux 22 000 dollars de l’année précédente.
Le conseil s’est conclu sur un rappel de l’importance de l’Assemblée générale de dimanche, après quoi le comité exécutif a prié la galerie de sortir pour tenir une session confidentielle.