Les associations étudiantes de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) ont officiellement voté, à l’unanimité, pour la désaffiliation de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) lors de leur congrès annuel le samedi 28 mars dernier. La Fédération s’apprête donc à perdre sa plus grande association membre, qui représente 40 000 étudiants, soit environ 40% des membres affiliés à la FEUQ. La FAÉCUM était par ailleurs l’une des associations fondatrices de la FEUQ en 1989. La FEUQ a refusé de commenter les résultats du vote.
Les résultats du vote des 83 associations membres ont été accueillis sans surprise, près d’un mois après la publication d’un rapport de l’exécutif de la FAÉCUM le 28 février dernier sur l’état actuel de la FEUQ qui proposait « que la FAÉCUM ne soit plus membre de la Fédération étudiante universitaire du Québec et qu’elle participe à la création d’une nouvelle organisation nationale étudiante ». Le même rapport citait comme raison de départ la baisse de l’efficacité politique de la FEUQ lors de négociations avec le gouvernement. Sur la scène de la politique étudiante québécoise, ce départ représente un tremblement de terre, car il pourrait bien mener à la fin de la FEUQ, si d’autres associations membres décident de suivre la FAÉCUM dans son appel à une nouvelle organisation étudiante au Québec.
Dans un communiqué de presse de l’exécutif de la FAÉCUM, le président Vincent Fournier Gosselin a commenté que les étudiant(e)s de l’Université de Montréal «[…] envoient un message très clair qu’ils souhaitent une nouvelle organisation pour mieux défendre leurs droits et intérêts ».
Vers une nouvelle organisation ?
La nouvelle organisation étudiante voulue par l’exécutif de la FAÉCUM en est encore au stade théorique, mais certaines associations étudiantes de région telles celles des Universités du Québec à Rimouski, à Chicoutimi et à Trois-Rivières ont démontré un certain intérêt pour une nouvelle organisation dans un communiqué le 26 février. Certains craignent cependant une régénération de la grande influence que la FAÉCUM possédait déjà au sein de la FEUQ due à sa taille supérieure aux autres associations étudiantes. C’est le cas entre autres de Jean-Michel Duguay, représentant de l’Association des étudiants en mathématiques et statistique de l’UdeM, qui a affirmé au journal Quartier Libre que « le peu de représentativité qu’on [la FAÉCUM] accordait aux associations de régions a fait en sorte que ces derniers se sont dernièrement désaffiliés [de la FEUQ]». À McGill aussi, Julien Ouellet, v.-p. externe de l’Association étudiantes des cycles supérieurs de l’Université McGill (AÉCSUM), également membre de la FEUQ, confie craindre cette trop grande influence si les associations étudiantes devaient se rallier sous l’égide de la FAÉCUM. En réponse à ces craintes, Vincent Fournier Gosselin a affirmé dans son communiqué de presse que la nouvelle organisation serait mise sur pied démocratiquement et en tenant compte de tous les représentants associatifs, ajoutant que les représentants des associations étudiantes de l’UdeM «[…] devront jeter les bases d’une organisation démocratique, solidaire et articulée. » Reste à savoir si une fois créée, l’ancienne influence de la FAÉCUM ne reprendra pas le dessus.