Le Délit (LD): Quelles sont les grandes lignes de votre projet pour le Canada ?
Marc Miller (MM): Notre plan est assez concret : pouvoir donner du pouvoir d’achat aux Canadiens pour relancer l’économie au travers d’un investissement historique de 60 milliards, échelonné sur dix ans. Un des piliers clefs de notre plan est la réduction du fardeau fiscal de la classe moyenne. Pour cela, on va demander à ceux qui gagnent le plus de payer leur juste part. Jumelée à cela, nous proposons une réforme de l’allocation familiale : aujourd’hui, des millionnaires touchent ces allocations pour leurs enfants, sans en avoir besoin. Nous allons réformer le système pour donner plus à ceux qui en ont le plus besoin. L’idée dans tout ça est l’égalité des chances : l’effort recherché est de palier l’écart croissant qui s’est créé entre les revenus.
LD : Le Parti libéral met l’accent sur l’emploi pour les jeunes. Pouvez-vous détailler votre programme pour favoriser l’accès à l’emploi aux jeunes ?
MM : Nous allons essayer de créer 120 000 emplois pour les jeunes sur les trois prochaines années avec un investissement de plus d’un milliard de dollars pour encourager les employeurs à embaucher des jeunes. Nous allons travailler en collaboration avec Emploi-Canada pour aider les jeunes à faire face à la crise professionnelle actuelle.
LD : Le programme du Parti libéral peut sembler à première vue assez similaire à celui du Nouveau Parti démocratique. Qu’est-ce qui vous distingue vraiment des propositions du NPD ?
MM : Notre programme vise un résultat immédiat, alors que celui du NPD se base sur une obsession à équilibrer le budget Harper, alors qu’il est déjà périmé. Le NPD ne peut donc pas tenir ses promesses. Il y a également une obsession de tout dicter centralement : M. Mulcair veut imposer ses solutions aux provinces, ce qui entraînera sans aucun doute un conflit constitutionnel. Notre projet est plus honnête et courageux en affirmant que nous allons avoir un déficit mais en proposant des solutions immédiates.
LD : Comment vous êtes-vous engagé en politique ?
MM : J’ai commencé la politique en 2008, de façon un peu étrange. En fait, je ne suis pas vraiment une personne partisane : j’aime le Parti libéral parce que j’aime son projet et son leader, Justin Trudeau, que je connais depuis 31 ans et pour lequel je me suis engagé lors de sa campagne en 2008. Mon entrée en politique était donc d’abord pour aider un ami. Ensuite j’y ai pris goût et j’ai aidé Justin pour sa course à la chefferie du parti, sur le plan du financement et comme conseiller.
LD : Votre formation en Droit et en Sciences Politiques a‑t-elle joué un rôle dans votre engagement politique ?
MM : Les Sciences Politiques aident mais il faut vraiment savoir parler aux gens et sortir de sa zone de confort. C’est un talent qui ne s’apprend pas dans les écoles : j’ai vraiment pris goût à la politique en tant que candidat en 2012, lorsque Justin Trudeau s’est engagé pour la présidence du Parti Libéral.
LD : Vous avez servi dans l’armée canadienne de réserve. Cela influence-t-il votre projet en termes de défense canadienne ?
MM : Au début je me suis engagé tant par sens du devoir que pour gagner un peu d’argent. Je voulais m’entraîner, comprendre ce que c’est d’être dans l’infanterie. J’ai beaucoup d’appréciation pour les peacekeepers et je suis fier du rôle que le Canada joue dans le monde, je pense qu’il devrait jouer un rôle accru. Cela m’a donc influencé d’une façon indirecte : je suis conscient du devoir que nous avons envers nos soldats.