Il y a le père (Robert Lalonde), dont le caractère autoritaire de vieux grincheux se fissure par moment, et laisse entrevoir une affection immense pour ses trois fils et leur mère décédée. Le père vieillissant ordonne à ses fils de jouer, mais de jouer sérieusement : son héritage ira à celui qui réussira une quête… Ou trois. On entre dans un univers invraisemblable et délicieux, où des mains agissent sans corps et où les chattes parlent.
D’une scène à l’autre, on suit les voyages et les retours de Jean (Étienne Pilon), Jacques (Sébastien Gauthier) et Pierre (Jean Turcotte). Deux princesses à la voix d‘or, Sarah Dagenais-Hakim et Olyvia Labbé, habitent l’espace avec leurs chants et leurs danses. L’autre personnage féminin, la chatte (Annie Berthiaume) qui habite un château, est le personnage qui donne le ton merveilleux du récit.
Au centre de l’intrigue, la rencontre entre Jean et la mystérieuse chatte. C’est le seul frère dont on verra les aventures : alors que les autres racontent, avec l’aide des princesses, leurs aventures rocambolesques. Le jeune acteur sait jouer la naïveté avec subtilité, et forme un duo excellent avec Annie Berthiaume, dont la gestuelle féline mérite d’être remarquée.
Robert Lalonde livre une excellente performance, en faisant du personnage grincheux du père un vieil amoureux nostalgique et terriblement attachant.
Le décor, résolument moderne, est minimal et efficace. De longs poteaux font office de forêt, et trois tables sont tantôt autant de chemins, tantôt un lit.
Le tout s’assemble pour créer une fable délicieuse, drôle et touchante, sur la mort, la famille, et l’amour. Avec cette production hors du commun, l’Espace Libre réaffirme sa misson d’exploration, et surtout sa polyvalence. Un spectacle qui plaira à coup sûr.
L’Amour incurable
Où : Espace Libre,1945 Fullum
Quand : jusqu’au 13 février
Combien : 21$ (étudiants)