Quoi de neuf sur le campus ?, vous offre un nouveau regard sur l’actualité récente de l’Université McGill.
Nommée au poste de doyenne de la Faculté des arts de McGill le 11 février dernier, la professeure Antonia Maioni siégeait auparavant en tant que présidente de la Fédération des sciences humaines du Canada entre 2013 et 2015. Cette diplômée de l’Université de Laval, Carleton et Northwestern, spécialiste en politique comparative et en santé publique, occupera ce mandat pour les cinq prochaines années. Le Délit a rencontré pour vous cette femme au parcours exceptionnel.
Le Délit (LD): Quels sont les plus gros défis que vous avez rencontrés au cours de votre parcours ?
Professeure Antonia Maioni (AM): Mon parcours est à la fois typique et atypique pour une professeure d’université. Typique dans le sens d’être voué à l’enseignement et à la recherche ; mais atypique aussi car je me suis vouée au service de la communauté, à l’Université bien sûr, mais aussi à la communauté dans un sens plus large. C’est un grand défi de trouver l’équilibre entre ces deux parcours. Mes plus grandes fiertés sont d’avoir contribué à la formation d’une nouvelle génération d’étudiants, d’avoir contribué à la vie intellectuelle de ma profession de façon interdisciplinaire et d’avoir contribué à la conversation publique au sujet des enjeux politiques.
LD : Quels sont vos objectifs, vos priorités et les projets que vous souhaitez accomplir lors de votre mandat ?
AM : D’abord, je souhaite faire en sorte que la Faculté joue le rôle qui lui revient dans les plans stratégiques de l’Université. Mes objectifs s’inscrivent dans une certaine continuité avec le succès établi de la Faculté des arts, qui est déjà un lieu de rencontre extraordinaire entre professeurs, chercheurs et étudiants de toutes les disciplines et de partout dans le monde. Je veux aider la Faculté à poursuivre ce beau succès, mais aussi à faire face aux défis du futur. Une priorité importante pour moi est de m’assurer que les humanités et les sciences sociales occupent la place qui leur revient à l’Université, mais aussi dans la société qui nous entoure. Les projets sont nombreux, mais pour l’instant un des plus importants chantiers, sur lequel j’ai déjà commencé à travailler, est la création d’une École de politiques publiques, un partenariat entre plusieurs facultés et disciplines qui sera sous la responsabilité de la Faculté des arts.
LD : Dans vos propres projets de recherche, vous vous êtes souvent penchée sur les questions liées à la santé au Canada et au Québec. Or, depuis quelques années, les associations étudiantes de McGill demandent un plus grand soutien mental pour les étudiants, comment comptez-vous remédier à cette problématique ?
AM : Les défis de la santé mentale sont aujourd’hui mieux connus qu’auparavant, ici comme dans tous les milieux de travail et d’enseignement. Ces défis vont bien au-delà des diagnostics et les organisations comme la nôtre doivent apprendre à gérer les facteurs de risque et à cibler les interventions appropriées. Ce ne sont pas des questions faciles et l’Université ne peut offrir qu’une partie du soutien et des solutions qui peuvent être requis. J’espère contribuer à faire avancer ce dossier à la Faculté afin d’aider tous nos étudiants à profiter pleinement de leur expérience universitaire.
LD : Il se fait tard, le moral de votre équipe est à plat, quelle chanson mettriez-vous pour les motiver et les aider à se relancer ?
AM : Ah, voilà une question piège qui risque de révéler certaines différences entre les générations ! C’est sûr qu’il n’y a rien de mieux que le rock classique pour remettre de l’énergie dans une pièce. Pourquoi pas « J’entends frapper », du Montréalais Michel Pagliaro. De quoi réveiller tout le campus !