Lors de la campagne électorale de 2015, Justin Trudeau a séduit les jeunes électeurs, qui ont aidé à le parachuter vers un gouvernement majoritaire détenant 184 sièges sur 338 à la Chambre des communes. En effet, 67% des jeunes âgés entre 18 et 24 ans ont exercé leur droit de vote en 2015, comparativement à 55% lors de l’élection de 2011. Cette hausse de 12% a vraisemblablement contribué à la victoire des Libéraux. L’une des principales promesses de cette opération de séduction de la jeunesse a été la création d’un Conseil jeunesse pour conseiller le Premier ministre. La plateforme libérale mentionnait que « les hautes sphères politiques doivent mieux comprendre les besoins de la jeunesse canadienne pour y répondre convenablement. »
Promesse tenue
Neuf mois après sa victoire électorale, le nouveau gouvernement peut déclarer chose promise, chose due ! En effet, le 18 juillet dernier le gouvernement a rendu publique la page web du portail pour soumettre son application, et les applications sont ouvertes depuis le 22 juillet. Justin a utilisé le réseau social Twitter pour faire l’annonce du début du processus de sélection de ses conseillers jeunesse pour ensuite répondre aux questions des internautes.
Durant cette session de questions-réponses, les internautes en ont profité pour poser des questions qui n’avaient pas de liens avec le Conseil jeunesse au Premier ministre. Lorsqu’on lui a demandé de dire, sur une échelle de 1 à 10, combien il avait hâte au film Rogue One : A Star Wars Story (Rogue One : Une histoire de Star Wars, ndlr), le premier ministre a répondu « 42 ». Pas étonnant, étant donné qu’on le sait déjà amateur de la série. Puis, lorsqu’un internaute lui a demandé s’il formerait un boy-band avec son secrétaire parlementaire à la jeunesse Peter Schiefke, qui a connu du succès en chanson francophone avec le groupe In-Motion il y a quelques années, Trudeau a répondu par la négative.
À la recherche de jeunes leaders
Bien entendu, Trudeau a aussi répondu aux questions concernant les détails du Conseil jeunesse. Les applications sont ouvertes à tous les citoyens ou résidents permanents du Canada, âgés entre 16 et 24 ans. Plus spécifiquement, on recherche des jeunes avec diverses expériences de vie, qui ont un penchant vers l’implication communautaire et qui ont des qualités de leader. Au plus, 30 jeunes seront sélectionnés, provenant de patous les coins du pays. Deux vagues de sélection auront lieu, et ainsi deux dates limites : le 12 aout pour la première et le 7 octobre pour la deuxième. Les jeunes sélectionnés durant la première vague auront une rencontre avec le premier ministre en octobre prochain, alors que ceux sélectionnés dans la deuxième se joindront à leurs collègues pour un entretien avec Trudeau en début 2017.
Il faut noter que cette initiative est non-partisane, et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir de l’expérience politique pour être sélectionné. La sélection se fait en trois temps. La première étape est un questionnaire en ligne. Par la suite, des entrevues vidéo seront tenues avec les candidats qui auront soumis les questionnaires les plus impressionnants. Plus de 300 candidats seront sélectionnés pour les entrevues. Ces 300 jeunes seront composés des 100 plus engagés dans leur communauté, 100 sélectionnés aux hasard, et 100 sélectionnés selon des critères de diversité, ce qui assurera une représentation plus adéquate du Canada. Enfin, suite aux entrevues vidéo, une phase finale, dont les détails ne sont toujours pas connus, déterminera les heureux gagnants.
Bien que le processus soit très compétitif, étant donné qu’il qu’un nombre record d’applications est prévu, il s’agit d’une opportunité en or pour les jeunes du pays de se faire entendre. Alors McGillois, si vous ressentez une envie de représenter les jeunes du pays, et que vous voulez avoir un impact sur les décisions du gouvernement dans les dossiers jeunesses, pourquoi ne pas tenter votre chance ? Ah bon, vous-êtes toujours déçus d’apprendre que le le premier ministre ne se joindra pas à un boy-band ? Consolez-vous. Il est toujours possible de remplir votre formulaire d’application en écoutant des classiques d’Inmotion tel que Sauve-moi. Qui sait, vous aurez peut-être la chance de convaincre le premier ministre de reconsidérer cette option en personne !