Ben Ger, Président
Le président de l’Association des étudiants en premier cycle de l’université McGill (AÉUM) supervise la gouvernance de l’association.
Le Délit (LD): Quel est votre objectif principal pour cette année ?
Ben Ger (BG): Si je devais en choisir un, de projet qui m’enthousiasme le plus, c’est le rapport sur le premier Conseil sur la réforme équitable de la gouvernance. La première partie du rapport se concentrera sur comment réformer l’AÉUM de l’intérieur, afin de la rendre plus équitable et accessible. La seconde sur l’évolution du conseil des gouverneurs (la plus haute instance administrative mcgilloise, ndlr), pour s’assurer qu’il est composé de manière équitable.
LD : Quelle est votre plus grande appréhension pour l’année à venir ?
BG : Un problème qui me préoccupe constamment est le manque de ressources disponibles. J’adore mon travail et l’association aujourd’hui fonctionne comme il faut, mais les employés permanents et moi devons nous assurer de continuer à offrir les même services avec la même efficacité, et en plus grande qualité même, avec des moyens toujours plus limités, c’est un défi au quotidien.
LD : Dans le cadre de votre fonction, que prévoyez-vous faire pour la francophonie ?
BG : Nous voulons garantir le caractère prioritaire des affaires francophones, c’est pourquoi nous nous sommes opposés à la disparition de la commission aux affaires francophones et l’avons réintégrée à la commission aux affaires communautaires.
Nous avons pour sûr beaucoup de consultations externes à mener car la plupart d’entre nous ne sont pas francophones. Toutefois, nous avons l’une des plus grandes représentations francophones au sein l’équipe exécutive cette année, avec deux francophones.
Par conséquent, il y a définitivement une mise en avant de la francophonie en cours.
LD : Comment voyez-vous l’AÉUM dans cinq ans ?
BG : Je voudrais voir plus d’équité dans la composition des structures administratives. J’imagine une AÉUM plus accessible en terme d’alphabétisme politiques, c’est-à-dire que les étudiants comprennent ce qui se passe de divers ici. Par exemple, beaucoup n’ont aucune idée de comment proposer des motions pour des assemblées générales, j’ai écrit un guide à cet effet. Aussi : montrer nos bureaux aux étudiants, leur offrir de nous suivre pendant une journée au travail.
Daniel Lawrie, v.-p. aux Affaires Internes
Le v.-p. aux Affaires Internes est responsable de la communication et de l’organisation des événements.
Le Délit (LD): Quel est votre objectif principal pour cette année ?
Daniel Lawrie (DL): Ce qui me motive le plus cette année c’est de me concentrer sur la communication avec les étudiants, réfléchir à comment on interagit avec eux. Il me semble que dans le passé l’AÉUM ne s’est pas conformée aux attentes des étudiants. J’espère changer ça, en ayant plus d’échanges avec les étudiants, pour que l’on soit plus facile à aborder.
J’ai également beaucoup de projets, comme rénover la listserv, dont la première édition a été la plus lue, via courriel, depuis 2014. Nous sommes aussi en train de monter un nouveau site web car l’actuel est si fouilli que moi-même je ne m’y retrouve pas. J’utilise Google pour y trouver ce que je cherche tant la navigation y est compliquée. Le nouveau site devrait être lancé en janvier.
LD : Quelle est votre plus grande appréhension pour l’année à venir ?
DL : Décevoir les étudiants. J’ai beaucoup de projets en cours et ai peur de m’y perdre. Je veux pouvoir dire, dans un an, avoir réalisé tout ce que j’ai promis. La charge de travail va aussi être un défi mais je m’y suis habitué cet été. J’arrive au bureau à 7h et pars à 20h, car je n’aime pas travailler trop tard le soir. Je m’en sors, surtout par rapport aux 120 heures hebdomadaires de certains membres exécutifs l’année passée. Je fais entre 60 à 70 heures, 80 en mauvaise semaine, c’est assez tranquille jusqu’à présent.
LD : Dans le cadre de votre fonction, que prévoyez-vous faire pour la francophonie ?
DL : Je travaille à garder la listserv bilingue. Je veux aussi organiser des événements spécialement pour francophones, afin de proposer un éventail d’événements le plus divers possible. Un de mes desseins est de m’occuper des populations précédemment délaissées, comme les étudiants hors-campus. Par la réforme du Conseil de première année j’espère atteindre ceux qui sont ordinairement exclus de la bulle mcgilloise.
LD : Comment comptez-vous utiliser les réseaux sociaux pour communiquer avec les étudiants ?
DL : Nous changeons notre politique concernant les réseaux sociaux, car il nous faut avoir une approche différente pour chaque réseau social. Par exemple nous réussissons bien sur Facebook mais utilisons notre Instagram de la même façon, alors que les étudiants voudraient voir autre chose, comme des photos quotidiennes des membres exécutifs au travail. L’application McGill, désormais sur le portable de presque chaque nouvel étudiant, a aussi beaucoup de potentiel pour l’année.
Niall Carolan, v.-p. aux Finances
Le v.-p. aux Finances est responsable de la bonne tenue du budget, des ressources humaines et du système d’assurance de l’AÉUM, .
Le Délit (LD): Quel est votre objectif principal pour cette année ?
Niall Carolan (NC): J’ai quatre objectifs majeurs. En premier lieu, instaurer un fond d’investissement socialement responsable à hauteur de $1m à $1.5m, géré par des étudiants de la faculté de gestion et leurs professeurs.
En second lieu, porter le budget à l’équilibre en optimisant l’efficacité de nos opérations internes, par exemple maxisimisant le nombre d’employés au travail pendant les heures d’affluence et en le minimisant pendant les heures de creux.
En troisième lieu, fournir de l’information sur les finances qui soit simple et accessible, avec des infographies simplifiées plutôt que des tableaux complexe et exhaustifs, et ce au travers des voies de communication de l’AÉUM.
En dernier lieu, simplifier le processus de financement des clubs, en standardisant la procédure de demande de fonds et en s’assurant que le commissaire au financement travaille main dans la main avec notre équipe comptable.
LD : Quelle est votre plus grande appréhension pour l’année à venir ?
NC : Les travaux de construction sur McTavish vont certainement causer des soucis car nos revenus sont étroitement liés au trafic piéton. À ce sujet, j’ai travaillé avec le v.-p. Opérations pour diversifier nos sources de revenus. Nous devons nous reposer davantage sur les services de restauration ou de location et les événements que le trafic piéton.
LD : Dans le cadre de votre fonction, que prévoyez-vous faire pour la francophonie ?
NC : Je peux servir au mieux la communauté francophone en facilitant l’accès aux informations financières en français comme en anglais, et avec des infographies, les textes sont limités.
LD : Comment voyez-vous les finances de l’AÉUM d’ici les cinq prochaines années ?
NC : Une tendance positive. Du fait des déficits qui ont été accusés ces dernières années, tout le monde travaille pour faire en sorte que tout fonctionne aussi efficacement que possible. À partir du moment où nous continuons à entreprendre des projets efficaces et à diversifier nos sources de revenus, nous avons une perspective favorable.
Sacha Madger, v.-p. aux Opérations
Le v.-p. Opérations, une position jumelée au v.-p. aux Finances jusqu’à l’année passée, est responsable du bâtiment Shatner et de ses enseignes lucratives comme Gerts.
LD : Quel est ton objectif premier pour l’année ?
Sacha Magder ℠: J’ai déjà mené à bien le projet de crash pads, pour permettre aux étudiants de dormir dans le bâtiment Shatner pendant Frosh s’ils habitaient trop loin pour rentrer chez eux tard le soir, quand le métro est fermé. Ça a très bien marché, j’en suis très satisfait.
L’autre projet à venir serait d’exposer des œuvres d’art indigènes dans le bâtiment, pour promouvoir leur travail et les aider à le vendre. Tout passant pourrait être intéressé et contacter directement l’artiste. Idéalement on vendrait plusieurs œuvres à l’année.
LD : Quelle serait ta plus grande appréhension ?
SM : Les constructions, car on sait jamais ce qui peut se produire. Des problèmes surviennent tout le temps et il faut faire des ajustements rapides. C’est très dur d’abandonner des projets pour travailler à maintenir les choses en place, perdre du temps à s’occuper de ça. C’est décevant de se voir arrêter en plein effort.
Pour la cafétéria étudiante, ça me demande aussi beaucoup de travail car j’en fait un suivi quotidien. Cette année ça passe ou ça casse pour la cafétéria, car on ne peut pas continuer à perdre de l’argent dedans. On va lancer une nouvelle campagne marketing, pour affirmer l’identité gastronomique de la cafétéria, car en ce moment il y a un côté bio et un côté fast food. On va aussi la promouvoir directement auprès des facultés et étudiants, au Bar des Arts par exemple.
LD : Comment vas-tu agir pour la communauté francophone ?
SM : J’ai demandé au gérant du site sur les mini-courses (cours miniatures, ndlr) de le traduire en français, j’ai trouvé très étrange qu’il ne soit disponible qu’en anglais. Je veux aussi faire en sorte de rendre le bâtiment le plus accessible possible aux étudiants francophones.
LD : Comment envisages-tu le bâtiment Shatner dans cinq ans ?
SM : Notre bail se termine en 2021, d’ici-là c’est sûr qu’on sera ici. Par contre on ne sait jamais, les choses peuvent changer très rapidement et on est toujours à la recherche de plus d’espace pour les étudiants et de visibilité auprès de ces derniers.
David Aird, v.-p. aux Affaires Externes
Le v.-p. aux Affaires Externes est en charge des relations entre l’AÉUM et les communautés aux alentours du campus, les autres universités et les associations étudiantes tant provinciales que fédérales. Il est la voix des étudiants en-dehors de McGill.
LD : Quel est ton objectif premier pour l’année ?
David Aird (DA): L’objectif général est de connecter les étudiants mcgillois avec ce qu’il se passe en-dehors de McGill, à Montréal, avec d’autres universités ou dans la province. Ça c’est donc le thème général. Pour l’année, j’ai des projets plus communautaires ou politiques : s’investir dans les mouvements étudiants et informer les Mcgillois de ce qui s’y passe.
LD : Quelle serait ta plus grande appréhension ?
DA : On a toujours peur que les gens ne soient pas engagés, qu’ils ne s’intéressent pas à ce qu’il se passe. J’ai à inclure 23 000 étudiants dans mon action, c’est toujours dur de communiquer avec eux à travers les réseaux sociaux et les outils que l’on a. C’est un défi c’est sûr.
LD : Tu es responsable de la francophonie à l’AÉUM, que comptes-tu faire pour ?
DA : La francophonie devient un partie intégrale de la commission des affaires communautaires. Cette commission est francophone, et permet d’organiser ou de participer à des événements francophones, comme des cercles de discussion ou lecture francophones, ainsi que des conférences en français. On collabore aussi avec les facultés, il y a des cercles de conversation dans la Faculté des arts, ainsi que des commissaires francophones. Je suis aussi toujours en contact avec des représentants de la communauté. Les amis de la montagne et autres voisins. On pense aussi à la culture québécoise, avec la possibilité de monter une semaine québécoise à McGill, en hiver. Avant la Commission des affaires francophones était indépendante, maintenant le vice-président est plus responsable, et j’ai très envie d’y investir de ma personne.
Elaine Patterson, v.-p. à la Vie Étudiante.
La v.-p. à la Vie Étudiante s’occupe des clubs et services de l’AÉUM ainsi que de la santé mentale des étudiants.
LD : Quel est ton objectif principal ou projet préféré ?
Elaine Patterson (EP): Je suis très impatiente car c’est une nouvelle position et donc une année de transition. Comme vous le savez, mes dossiers couvrent désormais les clubs et services ainsi que la santé mentale des étudiants : j’ai hâte de pouvoir faire fusionner ces projets de manière pertinente. Un de mes projets plus concret est d’examiner la politique de santé mentale qui entame sa troisième année et qui se déroule sur cinq ans.
J’espère que ce compte-rendu de mi-parcours pourra renforcer les engagements de cette politique.
LD : Le projet de rendre gratuit les produits hygiéniques menstruels est-il faisable ?
EP : Je pense que ça pourra être instauré cette année. Nous avons juste besoin de davantage de consultations auprès de la communauté étudiante dans toute sa diversité, de toutes celles qui pourraient être susceptibles d’utiliser ces produits, mais la plupart des gens approuvent cette initiative très progressiste ! Je compte l’amener au référendum d’automne si possible, et en hiver le cas échéant.
Erin Sobat, v.-p. aux Affaires Universitaires.
Le v.-p. aux affaires universitaires est responsable des relations de l’AÉUM avec l’administration et le corps professoral mcgillois. Il est ainsi responsable des questions académiques.
LD : Quel est votre objectif principal pour la prochaine année ?
Erin Sobat (ES): J’aimerais qu’il y ait un militantisme étudiant plus accru à McGill, que les étudiants s’impliquent davantage dans la vie étudiante mcgilloise, que ce soit avec l’AÉUM ou leurs facultés respectives (AÉFA, gestion, génie, etc.).
Nous faisons présentement la promotion de la campagne Connaissez vos droits afin que plus d’élèves prennent la parole et s’expriment sur certains dossiers chauds à McGill.
LD : Quelle est votre plus grande appréhension ?
EB : Aborder tous les projets que nous avons mis de l’avant et résoudre le plus de questions possible malgré nos ressources limitées. Bref, faire plus avec moins.
LD : D’après vous, quelle est la place du français et de la francophonie à McGill, une institution anglophone au sein d’une province francophone ?
EB : La francophonie est un sujet très important à mes yeux. Je me sens privilégié de pouvoir collaborer avec le v.-p. externe à la résolution de questions provinciales pouvant affecter les étudiants de McGill. La particularité de McGill, d’être une institution anglophone au sein d’une province francophone, mérite certainement de l’attention. Malheureusement, beaucoup d’étudiants voient McGill comme une exception au portrait québécois, ce qui est problématique. Beaucoup trop d’étudiants entrent à McGill sans connaitre ou apprécier la riche histoire du Québec.
LD : Dans le cadre de votre fonction, que prévoyez-vous faire pour la francophonie ?
ES : Nous cherchons justement à mettre en perspective la particularité du contexte québécois à l’Université McGill. Nous nous efforçons de lier l’actualité québécoise avec celle de McGill. Par exemple, nous réclamons des méthodes d’apprentissage plus expérimentales où des étudiants auraient la chance de travailler directement avec de véritables commissions et organisations québécoises. Dans un autre ordre d’idées, nous veillons actuellement à ce que tous les règlements de l’université soit traduits en français, chose qui, fâcheusement, n’a jamais été faite.
LD : Verrons-nous un jour une Fall reading week ?
ES : Beaucoup de dynamique a été créée au cours des deux dernières années, mais nous sommes de nouveau à un point mort. Personnellement, je pense que cela est faisable puisque le calendrier scolaire n’en serait pas énormément affecté. Comme certaines facultés s’opposent à l’introduction d’une semaine de révision, nous faisons présentement face à des obstacles administratifs. Nous considérons actuellement la possibilité d’ajouter deux jours à une fin de semaine, mais notre but à long terme est certainement d’avoir une pause d’une semaine.