Fort de son succès, Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion, est en salle au cinéma Beaubien, plus de dix mois après sa sortie. Ce documentaire raconte la prise de conscience qui a suivi la sortie de l’étude du journal Nature en 2012, annonçant la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100 en raison de l’évolution de notre mode de croissance. À la différence des documentaires angoissants, pessimistes et sombres, le film adopte une attitude positive, pédagogique et même ludique. Il nous propose des solutions et nous fait découvrir des communautés qui agissent tous les jours à leur échelle pour réinventer notre monde.
Loin des cris alarmistes
Au fil du film, Mélanie Laurent et Cyril Dion nous guident à travers la découverte d’un monde qui ne demande qu’à changer. Ils nous proposent d’explorer des solutions dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et finalement, l’éducation. Dans chacun de ses chapitres, le road-movie fait voyager le spectateur dans des pays où des mouvements alternatifs sont déjà en marche. On réalise ainsi très vite que les résultats sont là, et qu’ils sont tellement prometteurs que l’on ne peut s’empêcher de se sentir concerné et capable de contribuer à l’effort commun.
Dans le domaine de l’agriculture par exemple, les concepts de micro-fermes, d’alliances entre agricultures urbaines et rurales, et de permaculture font beaucoup réfléchir. Il faut encourager une densification et une diversification des cultures en se basant sur l’exemple naturel des écosystèmes. Les résultats sont stupéfiants, car en travaillant manuellement une parcelle de seulement 1000 mètres carrés, le chiffre d’affaire annuel dégagé par la ferme du Bec Hellouin en Normandie est de 54 000 euros. Des études expliquent même que ces micro-fermes pourraient nourrir 10 à 12 milliards d’habitants !
Le film développe une bien longue liste de solutions, que nous ne pourrions détailler ici, mais elles existent bien déjà, sont concrètes, intelligentes et accessibles à tous.
Une révolution sociale
Le monde de demain devra être différent de celui d’aujourd’hui. Et comme le montre le film, cela passe par l’éducation. On nous encourage à prendre conscience de notre pouvoir et à cultiver notre autonomie, notre responsabilité et notre créativité. La clé est de créer des systèmes de relations plus complexes, enrichis et diversifiés où chacun participe activement à une démocratie véritable. Chacun, en contribuant avec ses spécificités, permet de renforcer et de stabiliser un monde et des ressources qui ne sont pas inépuisables.
Le parti pris par Mélanie Laurent et Cyril Dion est didactique, car il promeut une éducation des prochaines générations à la hauteur des enjeux auxquels nous sommes confrontés. En regardant ce film, on comprend que ce n’est pas à l’échelle des états que se font les véritables changements, mais à celle des villes et des quartiers. C’est ainsi que l’on reconstruit un écosystème social.
Ce que l’on pourrait retenir du film c’est que, loin d’être culpabilisant, il offre une vision rafraichissante et pleine d’espoir sur un avenir qui nous concerne tous. Chacun peut s’engager à sa façon, à son échelle et transmettre aux autres sa connaissance et son enthousiasme. Finalement, c’est un film qui est beau, intelligent, différent et qui devrait être vu par tout le monde.
À Montréal, par exemple, il est facile de s’engager, déjà en consommant localement, en recyclant et en réutilisant. Pour ceux qui veulent aller plus loin en s’engageant dans des projets concrets, vous pouvez vous renseigner sur les programmes du site d’Outremont ou de la Coop Bioma, pour n’en citer que deux.