L’approbation de la politique institutionnelle de l’université d’encadrement de la recherche par le Sénat était attendue par plusieurs lors de la rencontre du 10 février dernier. Toutefois, les sénateurs ont été avisés une journée avant la séance que la politique ne serait que « discutée » à la rencontre, puisqu’elle devait être préalablement approuvée par le Comité des politiques académiques avant de recevoir le sceau du Sénat.
« C’est dommage que cette politique ne soit pas approuvée aujourd’hui, puisque j’aurais été totalement à l’aise de le faire : la politique est prête, et chaque mois que l’université passe sans elle est dangereux », a déclaré le Professeur Denis Thérien, vice- principal, recherche et relation internationales. Il a ajouté que la plupart des suggestions faites par rapport au document apporté au Sénat en novembre dernier ont été considérées et incorporées à cette version quasi-finale de la politique sur l’encadrement de la recherche, qui remplace la politique de l’éthique de la recherche (Policy on Research Ethics) et le Règlement sur les politiques de recherche (Regulations on Research Policy).
Cependant, tous les sénateurs ne considèrent pas que le document soit dorénavant adéquat : Rebecca Dooley, sénatrice étudiante, considère que « la suppression de la clause de l’anonymat [prévoyant donner la possibilité aux chercheurs de ne pas dévoiler l’identité des personnes qui financent leur recherche], ainsi que l’édition de plusieurs affirmations concernant la responsabilité sociale dans le préambule de la politique, représentent de véritables améliorations au document, par rapport à novembre dernier ». Pourtant, elle demeure inquiète quant au manque de procédures claires en cas de violation de la politique. À ce jour, il n’existe pas de procédé formel pour décourager les chercheurs de déroger à la politique institutionnelle.
La sénatrice étudiante Sarah Woolf demeure également insatisfaite. Elle se préoccupe du « manque d’orientation donnée aux standards éthiques de la recherche, telle que définie par l’université ». Elle déplore que « la politique institutionnelle réfère à un conseil de recherche éthique. Pourtant, ce conseil est moins intéressé par les conséquences sociétales et éthiques potentiellement problématiques de la recherche menée que par le bien-être immédiat des êtres humains et des animaux. »
En réponse aux préoccupations de Sarah Woolf, M. Thérien répond que « McGill attend et continuera à attendre de ses chercheurs, qu’ils soient des leaders dans leur domaine, qu’ils adhèrent aux normes d’éthique les plus élevées ». Il ajoute par voie électronique que « les chercheurs ont la responsabilité de s’informer des conséquences de leurs travaux et de comparer leurs bénéfices potentiels aux applications dommageables. »
Alexandre Vidal, du groupe Demilitarize McGill ne se satisfait pas de cette réponse. Selon le groupe dont il est membre, « les nombreux projets de recherche ayant des répercussions néfastes pour la société, tels que les projets à vocation militaire de développement d’explosifs et d’autres technologies de l’armement, vont se poursuivre alors que le public ne pourra plus en être informé. »
L’approbation définitive de la politique d’encadrement de L’approbation définitive de la politique d’encadrement de recherche se fera à la prochaine séance du Sénat, le mercredi 24 mars, à 14h30, à la salle 232 du bâtiment Leacock.
Pour l’historique des événements entourant de la politique d’encadrement de recherche, lisez La recherche se dérègle à McGill publié le 10 novembre 2009.