Chaque dimanche, le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) offre la possibilité, aux petits et grands, de venir exprimer leur talent lors d’ateliers de création. Ceux-ci sont en lien avec des œuvres disposées au même moment dans le musée, servant de source d’inspiration pour les participants. La Biennale, Le Grand Balcon, se terminant le 15 janvier, était l’occasion de se rendre à l’un de ces ateliers afin de pouvoir profiter une dernière fois de l’exposition et de travailler sur des thèmes qu’évoquent certaines des œuvres y figurant.
Le thème de ce dimanche était principalement le temps, ainsi que les espaces et les mouvements. L’atelier commence par une visite de trente minutes, où une médiatrice nous met face à sept œuvres différentes, provenant à la fois de la collection permanente et de la Biennale. Elles traitent toutes du temps, que ce soit de manière directe ou par le processus de création. Celle de Roman Opalka impressionne de par sa méticulosité. Pendant 46 ans, il a réalisé une série de tableaux où il peint les chiffres de 1 à l’infini sur des toiles qui forment un dégradé allant du gris au blanc, retraçant à l’aide de la peinture et d’enregistrements audio le temps qui passe.
Les mains à la pâte
De retour dans l’atelier, une médiatrice nous donne les consignes et nous laisse avec de nombreux accessoires afin de créer une installation collective, sur le modèle de l’œuvre de Sarah Sze Measuring Stick (2015), œuvre principale mise en avant par cet atelier. C’est une installation composée de projections vidéo du site internet de la NASA, qui montrent la distance entre la planète Terre et une sonde envoyée dans les années 1960 ainsi que divers fruits et miroirs, évoquant à nouveau cette notion du temps avec une référence au genre de la nature morte. À l’aide de tiges de plastique, le but est de construire une structure qui sera la base de l’installation. Puis, on tente de reproduire l’œuvre de Betty Goodwin, représentant un ciel avec un tourbillon pouvant rappeler le concept d’entropie. Avec une feuille aux motifs de ciel et une autre transparente, on tente, avec des craies grasses, de décalquer ce tourbillon. Finalement, on assemble le tout, et dispose les œuvres de chacun sur une zone de travail commune, afin de visualiser le résultat. C’est à ce moment-là que tout notre travail prend son sens. On comprend comment l’installation de l’artiste a été réalisée.
On a rarement le temps de faire des choses de ses mains, et cela fait du bien de pouvoir se retrouver avec l’art et soi-même.
Un nouveau concept
Le musée a développé une nouvelle série de projets, Tableau(x) d’une exposition consistant à rassembler une vingtaine d’œuvres de la Collection. Le titre de l’exposition, conceptualisée par Marie-Eve Beaupré, est une citation de Tennessee Williams Car le temps est la plus longue distance entre deux endroits (1934), et vise à exprimer « notre besoin de définir notre rapport au temps et à l’espace ».
Ces ateliers sont une bonne occasion pour s’accorder une vraie pause dans la semaine, et déconnecter vraiment. On prend le temps de se balader dans les collections, ainsi que de se poser afin de créer et partager un moment convivial. Les ateliers de la fin de semaine sont conçus principalement pour les familles, mais le musée organise également des ateliers dédiés aux adultes, avec une série d’activités plus complexes. On a rarement le temps de faire des choses de ses mains, et cela fait du bien de pouvoir se retrouver avec l’art et soi-même.
Tous les dimanches jusqu’au 19 février