« Affaire Sadikov » ou « Igor-gate », voilà comment se retrouve qualifiée l’actualité entourant Igor Sadikov et son tweet controversé depuis deux semaines. Deux semaines de surmédiatisation et de polémique hystérique n’auront mené à rien, puisqu’il en revient toujours à l’Association des étudiants en premier cycle de la Faculté des Arts (AÉFA) de décider de destituer ou non Igor Sadikov.
Une majorité aux deux tiers
L’AÉFA en décidera lors d’un vote ce mercredi 22 février ; chaque association étudiante des 27 départements de la Faculté des arts aura son bulletin à déposer dans l’urne. Pour que la motion de destitution soit approuvée il faudra que deux tiers des votants se prononcent en faveur de celle-ci. Il est aussi possible que de s’abstenir, reviendrait, de fait, à un vote contre.
L’AÉFA a offert la possibilité aux associations étudiantes départementales de s’en remettre à leurs corps étudiants respectifs via un référendum en ligne de dernière minute. Les associations départementales de Sciences politiques ou de Mathématiques ont par exemple décidé de se défaire d’une décision sensible au profit de leurs étudiant·e·s.
Igor Sadikov, qui avait affirmé par écrit au Délit dès le 12 février dernier qu’il entendait « respecter le résultat de ces procédures », telles qu’enclenchées par l’AÉFA et l’Association des étudiants en première année de l’Université McGill (AÉUM).
Le Conseil des directeurs de l’AÉUM ayant décidé de le censurer et le réprimander plutôt que le démettre, Sadikov se pliera à la décision prochaine de l’AÉFA.
« Je ne me sens pas en sécurité »
Un vote hypersensible
Au vu de sa récente intervention (voir plus haut), il reste à voir si l’administration mcgilloise respectera la décision de l’AÉFA si celle-ci ne destitue pas Sadikov. L’administration n’ayant pas hésité à faire pression sur l’AÉUM, voilà un nouveau problème que le Conseil législatif de l’AÉFA et ses membres votants seront peut-être amenés à prendre en considération.
Pour Sadikov, qui disait au Délit « ne pas se [sentir] en sécurité » voilà une semaine, l’issue du scrutin n’altérera que peu sa réalité quotidienne, entre menaces et procès sur la place publique. L’administration ayant offert à Sadikov « accomodements académiques et l’accès aux services de santé mentale », elle n’a par contre « pas offert d’assurer [sa] sécurité ». Contactée par Le Délit, l’administration n’a pas voulu émettre de commentaire quant à ce sujet.
Igor Sadikov et son tweet continuent d’accaparer l’attention malgré eux. Une couverture médiatique internationale est faite de cette actualité, dont l’on trouve mention dans le Jerusalem Post par exemple. Un député libéral a aussi dernièrement décidé d’y apporter son commentaire, tel que rapporté par Radio Canada, Anthony Housefather, élu de la circonscription de Mont-Royal et présidant le Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des Communes. Ce dernier a déclaré, après un évènement sur le campus, que Sadikov était « le symbole d’un problème bien plus large ici à McGill » ajoutant que lui et plusieurs députés voudraient bien aider les étudiants mcgillois à élire « un différent groupe de personnes l’année prochaine ».