Ce jeudi 9 mars se réunissait le Conseil législatif de l’Association des étudiants en première année de l’Université McGill (AÉUM, SSMU en anglais, ndlr), les démissions récentes de David Aird et Ben Ger, membres exécutifs de l’AÉUM, ont été au centre des discussions. De nouvelles informations ont fait surface, concernant notamment des allégations de « violence genrée » portées à l’encontre de Ben Ger, dorénavant ex-président de l’AÉUM, et quant à la chronologie des faits allégués.
Ben Ger mis en cause
La séance s’est ouverte par une intervention d’Elaine Patterson, v.-p. à la Vie étudiante de l’AÉUM, nouvelle porte-parole de l’AÉUM, remplaçant Ben Ger dans ce rôle. Elaine Patterson a lu à l’assemblée un addendum au communiqué publié par l’AÉUM plus tôt dans la journée à propos de la démission de Ben Ger. Alors que ce communiqué louait Ben Ger pour ses services rendus à la communauté mcgilloise, Elaine Patterson a, dans cet addendum, vertement critiqué Ben Ger pour sa réaction aux allégations de violences sexuelles portées à l’encontre de David Aird, ancien v.-p. aux Affaires externes de l’AÉUM, qui a démissionné le 22 février dernier.
« Le président a reconnu sa propre inaptitude à gérer le cas David Aird, et a manqué à sa responsabilité de maintenir nos membres en sécurité » a expliqué Elaine Patterson, arguant qu’« à la lumière de ces éléments, [Ben Ger] était personnellement et professionnellement inapte à rester en position de pouvoir en tant que président de l’AÉUM » et ajoutant que « sa présence dans l’équipe exécutive n’était pas propice au bien-être de notre communauté sur le campus.»
Elaine Patterson a toutefois expliqué que Ben Ger avait aussi démissionné « pour des raisons de santé mentale » et qu’il comptait « obtenir des soins professionnels ».
Allégations de « violences genrées »
La séance de questions, marquée par la présence d’une médiatrice — aux frais de l’Université —, a permis à de nouvelles informations de faire surface. Interrogée sur les manquements allégués de Ben Ger en tant qu’« allié », Elaine Patterson est revenue sur la chronologie de la journée. Ben Ger aurait remis sa démission aux alentours de midi, et les membres restants de l’équipe exécutive auraient alors rédigé le communiqué initial, publié vers 14h. Le communiqué publié, un membre exécutif, Erin Sobat, aurait alors confié au reste de l’équipe exécutive être au courant d’allégations de « violences genrées » portées à l’encontre de Ben Ger.
Selon Shelah S. Bloom, professeure à l’Université de la Caroline du Nord, la « violence genrée », ou violence basée sur le genre, « est le terme général utilisé pour englober toute violence se produisant à cause d’attentes normatives vis-à-vis du rôle associé avec chaque genre, ainsi que des relations de pouvoir inégales entre les deux genres, dans le contexte d’une société spécifique.»
Le Community Disclosure Network averti en premier
Ayant affirmé qu’Erin Sobat n’avait lui-même été mis au courant de ces allégations qu’après la publication du communiqué, Elaine Patterson fut pourtant dédite par Erin Sobat lui-même. Suite à des questions répétées, Erin Sobat a expliqué avoir été mis au courant des ces allégations par le Community Disclosure Network (CDN, Réseau de divulgation communautaire, ndlr), le groupe de survivant·e·s et allié·e·s ayant mené à la démission de David Aird, ceci avant la semaine de relâche. Le CDN a affirmé au Délit avoir pris connaissance de ces allégations « peu après [avoir] publié [leur] communiqué à propos de David Aird », le 21 février. Le CDN pris aussi contact avec Ben Ger, le 25 février, lui demandant de se couper tout contact avec le CDN et tout autre groupe ayant des plaintes contre le comportement de David Aird.
Erin Sobat a expliqué « regretter de ne pas avoir pris en considérations ces allégations dans le communiqué exécutif originel publié aujourd’hui ».Il a ajouté qu”« il y avait de sérieuses inquiétudes à propos du bien-être [de Ben Ger]» et a présenté ses excuses pour avoir « priorisé ces inquiétudes par rapports aux besoins de ceux qui se sont confiés à moi », ces mêmes besoins qui selon lui devraient « guider nos actions », en tant que membres exécutifs de l’AÉUM.
Allégations contre David Aird
Quant aux allégations de violence sexuelle portées à l’encontre de David Aird, Erin Sobat a expliqué avoir été mis au courant d’« inquiétudes concernant son comportement par des membres de la communauté » en septembre. « Je crois qu’il y a avait plusieurs personnes qui étaient au courant d’un message que quelqu’un avait posté sur Facebook, et ce fut alors signalé au président », expliqua-t-il.
Erin Sobat a ensuite expliqué n’avoir été mis au courant des allégations d’agression sexuelle à l’encontre de David Aird que ce semestre, par le Community Disclosure Network, avec lequel il a dit avoir été en train de travailler jusqu’à présent, « dans l’intention d’amener ces [inquiétudes concernant des agressions sexuelles] devant le Conseil des directeurs [de l’AÉUM].»
Plus d’informations à venir.