« L’approche du deux-centième anniversaire de McGill offre une importante occasion pour réfléchir au passé de notre université ainsi qu’à son avenir. Comme le pointe la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, la réconciliation doit commencer avec la vérité. McGill doit promouvoir une complète vérité à propos de ses relations historiques et contemporaines avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits pour contribuer de manière significative aux objectifs de réconciliation » peut-on lire dès les premières pages du récent rapport du Groupe de travail sur les études et l’éducation autochtones de McGill. Le rapport se concentre sur deux thèmes centraux : la reconnaissance de l’histoire, de la présence contemporaine et des modes d’apprentissage autochtones, et la réconciliation. Pour y arriver, les membres du groupe ont tenu de nombreuses discussions avec les gens concernés, discussions qui ont suscité un vif enthousiasme à travers le campus. De ces entretiens sont ressortis cinq grands axes, sous lesquels se rejoignent divers points. Ces derniers sont classés sur une échelle d’échéance : court terme (1–2 ans), moyen terme (2–5 ans) ou long terme (plus de 5 ans).
Tout d’abord, les initiatives autochtones doivent être plus visibles et reconnues sur le campus. « L’indigénéité doit être intégrée dans toutes les facettes de la vie universitaire : l’enseignement et l’apprentissage, le développement des cursus, la gestion, la vie étudiante, le recrutement et le développement des facultés, les ressources humaines, l’espace sur le campus et son organisation, les recherches et les innovations. » Le groupe propose, entre autres, d’offrir des résidences pour des conseillers ou des artistes autochtones ainsi que d’établir un fond dédié à l’achat d’art spécifique.
Le rapport fait aussi état de la nécessité de reconnaissance des territoires ancestraux sur lesquels sont établis les campus de l’Université McGill. Ceci, associé à des efforts de recrutement, rendront « McGill un endroit accueillant, hospitalier et attentionné pour les peuples autochtones ». Cette reconnaissance devrait aussi passer par la création de lieux dans lesquels les étudiants se sentiraient à l’aise.
Pour augmenter et faciliter le recrutement, McGill doit se prévaloir de systèmes s’adressant plus spécifiquement aux étudiants des milieux autochtones. Des demandes de bourses particulières, une prolongation du temps alloué pour compléter son baccalauréat et le transfert de crédits d’études de collèges ontariens ne sont que quelques cibles visées par ce rapport.
« Les efforts devront permettre aux étudiants de se reconnaître dans l’université et que leurs expériences se reflètent dans le personnel, le campus et son environnement, les approches d’enseignement, d’apprentissage et de recherche. » L’embauche de personnel de ces milieux sociaux est dans la ligne de mire du programme. Ceci inclut un processus de recrutement qui résonne avec les potentiels candidats autochtones. McGill tentera également de s’assurer que le corps étudiant et le personnel soient bien informés au sujet des problématiques, des réalités et des cultures autochtones environnantes.
Le rapport propose finalement de mieux encadrer les enfants de ces milieux pour que ceux-ci se sentent préparé·e·s et confiant·e·s par rapport à leur entrée dans le milieu universitaire. Cet encadrement devra aussi se poursuivre pendant et après leur passage à l’université, de sorte à « confronter et dépasser les expériences d’isolation et d’aliénation, ainsi que bâtir une communauté à McGill qui cultivera un sentiment d’appartenance et de citoyenneté parmi les étudiants autochtones de l’université ».
Le rapport complet est disponible ici.