Vice-président vie étudiante :
Le Délit : Pendant votre campagne, vous avez accentué l’importance de la santé mentale au sein de l’université, avez-vous commencé à travailler sur des projets concrets ?
Jemark Earle : J’ai parlé à plusieurs reprises avec les délégués de la santé mentale cet été. Pour le moment, je me suis concentrée sur Activities Night, j’attends que les choses se calment à partir de lundi prochain. Mais pour vous donner une idée, j’aimerai commencer par organiser la Semaine de Sensibilisation à la Santé Mentale. Les années passées, nous nous sommes concentrés sur la création d’ateliers mais nous avons remarqué que peu de personnes y ont participé. C’est pour cela que cette année nous aimerions introduire des projections de films et des discussions avec des professeurs menant à des débats. Nous allons aussi commencer le Listserv qui sera hebdomadaire ou bihebdomadaire. Pour finir, j’ai des meetings prévus avec les délégués de la santé mentale pour parler de la transition se passant cette année. Alors qu’avant, la santé mentale et le soutien psychologique étaient séparés à McGill, ces deux entités ont maintenant été regroupées. Cela mène à des changements dont nous discutons chaque mois. Les cartes d’assurance couvrent maintenant aussi les services de santé mentale.
LD : Pouvez-vous développer sur les premières étapes de l’exécution des trois programmes dont vous avez parlé dans votre campagne « Draw the Line », « I don’t say » and « Pro-pronouns » ?
JE : Pour le programme « Draw the Line » , je vais aller vers SACOMSS et les personnes ayant créé cette campagne à Ontario. J’aimerais avoir des intervenants de là-bas à McGill pour me guider dans ma démarche. Pour le programme « don’t say » je compte m’adresser aux départements athlétiques. Même si les joueurs dans les équipes de haut niveau ne le réalisent pas forcément, ils ont beaucoup d’influence sur les étudiants à McGill et ils sont essentiels pour le bon déroulement de cette campagne Pour le programme « Pro-pronouns », je compte commencer dès la fin du semestre. Cette campagne est interne et sera plus facile à développer au sein de l’université.
LD : En quoi le budget de cette année va limiter la création de nouveaux clubs, sachant que votre prédécesseur, Elaine Patterson, nous avait parlé du moratoire ayant été créé l’année dernière ?
JE : Le Moratoire a été levé en mai. L’espace alloué au club est toujours un problème donc nous cherchons activement dans la communauté montréalaise un bâtiment libre à utiliser. Le financement des clubs ne devrait pas poser problème
Vice-présidente aux Finances :
Le Délit : Durant votre campagne, vous aviez exprimé le souhait de moderniser la gestion des finances de l’AÉUM en simplifiant le travail administratif, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consistera ?
Arisha Khan : Quand j’étais en poste en tant que Commissaire au financement, je trouvais frustrant que la majorité du processus d’application pour recevoir des fonds se fasse sur papier et que les clubs ne puissent pas faire leurs opérations financières en ligne. Désormais, je me concentre sur la possibilité pour les clubs de se faire rembourser en ligne et que les demandes de chèques se fassent électroniquement.
LD : Qu’en est-il du fond d’investissement responsable annoncé par votre prédécesseur, Niall Carolan à la fin de l’année dernière ?
AK : Niall Carolan n’ayant rien fait sur le sujet, j’ai beaucoup travaillé dessus cet été. Ce projet, alors géré en partenariat avec la Faculté de Gestion Desautels, nous permettra de transférer une partie (d’un ou deux milliards) de nos fonds dédiés à l’investissement vers ce nouveau fond séparé qui aura pour but d’investir exclusivement dans des compagnies éthiquement responsable. Ce fond, géré par les étudiant·e·s en finance sera d’ailleurs examiné régulièrement et les résultats des différents investissements seront présentés au Conseil [législatif].
LD:Depuis longtemps l’AÉUM envisage d’augmenter le salaire minimum de ces employé·e·s à 15 dollars de l’heure, serait-ce possible ?
AK:J’aimerais tellement ! Il faudrait initier beaucoup de référenda mais idéalement oui, même s’il faudrait probablement augmenter la cotisation étudiante générale (base fee, en anglais, et dont proviennent la majorité des fonds pour payer le salarié·e·s de l’association, ndlr). En effet nous ne pouvons pas utiliser, admettons, l’argent des cotisations étudiantes pour un service pour payer les employé·e·s. Mais je travaille actuellement sur un projet pilote avec le Service des bourses d’études et d’aide financière aux étudiants afin que nous puissions engager des étudiant·e·s dans le cadre du programme Travail-étude (qui offre aux étudiant·e·s qui ont besoin d’aide financière un emploi sur le campus, ndlr) afin que les étudiant·e·s soient subventionnés à hauteur de 5 dollars de l’heure. Le but étant que ces étudiant·e·s soient payé·e·s 15 dollars de l’heure (10 dollars provenant de l’AÉUM et 5 dollars provenant du programme).
Vice-présidente aux Affaires externes :
Le Délit : Comment allez-vous procéder pour intégrer McGill dans l’Association pour la Voix Étudiante au Québec (AVÉQ) ? Quand pensez-vous que cette intégration aura lieu ?
Connor Spencer : Nous allons organiser un référendum d’affiliation en automne, et nous espérons pouvoir finaliser le procédé avant l’assemblée générale d’octobre, afin que nous puissions y présenter des motions. AVÉQ a été très généreuse de laisser McGill, un membre observateur, participer à un certain point aux débats, et de nous donner des droits de votes restreints, mais nous aimerions devenir un membre officiel afin de véritablement représenter McGill dans l’association. Le but est de faire prendre conscience aux étudiant·e·s mcgillois que nous sommes, certes, une université anglophone, mais aussi une université québécoise, ce que beaucoup semblent oublier.
LD : Comment envisagez-vous le futur de la lutte syndicale à McGill après les victoires du Syndicat des Employés Occasionnels de McGill (SEOUM, ou AMUSE en anglais, ndlr) l’année passée ?
CS : Je pense que nous vivons un moment intéressant, beaucoup de choses sont en train d’être réévaluées dans les rapports entre l’Association des étudiants en premier cycle de l’Université McGill (AÉUM, ou SSMU en anglais, ndlr) et McGill. J’espère d’ailleurs obtenir le soutien des syndicats dans nos efforts pour la lutte contre les violences sexuelles. C’est mon rôle en tant que vice-présidente aux Affaires externes de construire ces réseaux de solidarité. Il y a encore des travailleurs non-syndiqués sur ce campus, et c’est un problème. Il faudrait aussi faire en sorte que les stages qui ne rémunèrent pas les étudiants ne puissent pas faire leur publicité sur les réseaux mcgillois.
LD : Avez-vous des projets pour la francophonie à McGill ?
CS : L’objectif général est de revitaliser les affaires francophones, et de créer un espace d’expression pour les étudiants francophones au sein de l’AÉUM, pour qu’ils puissent exprimer leurs préoccupations, avoir une représentation. Muna et moi comptons mener ce projet. Cette question est d’ailleurs liée à la place de McGill dans le mouvement des étudiants québécois. Mais il ne faut pas non plus oublier que nous avons des élèves francophones non-québécois, comme les étudiants internationaux, ou les Canadiens francophones originaires d’autres provinces. J’aimerais aussi beaucoup travailler avec Franc-Jeu, qui n’ont pas la reconnaissance qu’ils méritent, ils font vraiment un travail formidable !
Vice-présidente aux Affaires Internes :
Le Délit : Qu’avez-vous fait en ce début d’année pour faire connaître l’AÉUM et son fonctionnement aux étudiants de première année ?
Maya Koparkar:J’ai plusieurs idées pour améliorer la communication entre les étudiants et nous. Je veux surtout accentuer l’utilité des ressources que l’AÉUM offre. J’ai, par exemple, changé le Listserv utilisé en ajoutant une section spéciale dédiée aux affaires de l’AÉUM. Cela donne un moyen facile aux étudiants de rester informer sur ce qu’il se passe et ce que nous leur proposons chaque semaine. J’essaie aussi de créer plus de voies de communication utilisant les réseaux sociaux pour attirer l’attention des premières années. Instagram et Snapchat sont très importants à mes yeux car ils permettent d’envoyer des informations brèves et concises à un grand nombre d’étudiants. Finalement, j’essaie actuellement, de changer la constitution pour le Conseil des Premières Années. Je suis en train de rencontrer les partis concernés pour parler du processus, du budget et du calendrier.
LD : L’année dernière fut une année riche en scandales qui ont sévèrement endommagé la réputation de l’AÉUM. Comment comptez-vous faire pour redorer votre blason ?
MK : Regagner la confiance des étudiants McGillois fait partie de mes priorités en ce début d’année. Il est important que j’encourage une communication ouverte avec les étudiants et les médias. Nous devons faire en sorte de représenter votre meilleur intérêt. Pour cela, il faut améliorer notre manière de communiquer, nous devons être plus précis, plus rapide. De plus, pour que les étudiants nous fassent confiance, il faut d’abord que nous puissions nous faire confiance entre nous, membre de l’AÉUM. Nous avons tous de bonnes relations car nous nous sommes beaucoup rapprochés cet été. J’espère que les étudiants ressentent cette union et que cela leur donne confiance en la nouvelle équipe de cette année.Nous allons aussi essayer d’être présent à plus d’évènements prenant place sur le campus pour interagir avec plus d’étudiants. Nous voulons montrer que nous méritons votre confiance et que nous sommes des représentants accessibles.
LD : Comment avez-vous géré la démission de la Vice-Présidente des Opérations, Anuradha Mallik ?
MK : Comme la plupart de ses projets par rapport à Frosh touchait aussi à mon portefeuille, j’ai repris ce qui avez été commencé comme Crash Pad par exemple. Nous nous sommes divisés le reste de son travail entre nous. Le v.-p. vie étudiante et moi allons aider Gerts et tous les institutions de la sorte pour le moment. La semaine prochaine, le conseil reprend et nous discuterons de ce que nous allons faire sur le long terme.
Vice-présidente aux Affaires universitaires :
Le Délit : Que pouvez vous nous dire à propos de la campagne « Know your Rights » ? À quels changements peut-on s’attendre par rapport à l’année dernière ?
Isabelle Oke : Parmi les changements majeurs, nous prévoyons dès la semaine prochaine d’utiliser les réseaux sociaux (Instagram, Facebook…) afin de souligner certains aspects de la campagne. Aussi, nous souhaitons collaborer avec les différents groupes sur le campus étant engagés dans la défense des droits des étudiant·e·s tels que le Bureau de soutien aux étudiants en situation de handicap (OSD en anglais, ndlr) ou le Sexual Assault Centre of the McGill Students’ Society (ou SACOMSS, ndlr) entre autres. Enfin nous organiserons des activités dans les résidences afin de toucher un maximum d’étudiant·e·s.
LD : Dans votre programme vous défendiez la création d’un nouveau poste, au sein de votre portefeuille, en charge du « travail de proximité » (outreach work en anglais, ndlr) afin de mieux communiquer avec les étudiants, qu’en est-il ?
IO : Le travail de proximité reste une priorité même si nous sommes actuellement confrontés à des contraintes budgétaires, qui représentent un défi pour créer ce nouveau poste. Nous explorons aussi d’autres pistes, notamment la possibilité de confier cette tâche aux représentant·e·s élu·e·s (comme les Conseiller·ère·s ou les Sénateur·trice·s) même si une personne dédiée exclusivement à ce projet serait une situation idéale.
LD : Comment réagissez-vous à l’annonce de l’administration de créer un programme de bourses pour les étudiants ayant grandi dans des familles d’accueil ?
IO : C’est un pas dans la bonne direction, McGill n’étant pas une institution facile d’accès en terme de ressources financières. L’un des premier pas pour soutenir au mieux les étudiant·e·s issu·e·s du système de protection de l’enfance est bien-sûr l’aide financière, cependant je pense que ceci est trop limité car pour bénéficier de ce programme il faut que les étudiant·e·s aient déjà postulé et aient été accepté·e·s à McGill. Je pense que l’Université est consciente de cette réalité et nous travaillons actuellement avec la vice-principale exécutive adjointe (politiques, procédures et équité) Angela Campbell et le Social Equity and Diversity Education Office(ou SEDE, ndlr) afin de trouver des solutions. Par rapport à la Politique sur l’équité, les Commissaires à l’équité vont prochainement lancer un processus de consultation avec les groupes affectés par ladite politique. De plus, nous réfléchissions actuellement sur comment élargir son champs d’action afin de mieux répondre aux besoins des étudiant·e·s.
Présidente :
Le Délit : Pouvez-vous nous en dire plus sur la procédure de remplacement de la vice-présidente aux Opérations depuis la démission de Mme Malik ?
Muna Tojiboeva : Normalement, et d’après la constitution de l’AÉUM, le remplacement d’un membre exécutif se fait par la tenue d’une élection anticipée afin de combler le poste. Pour l’instant, nous réfléchissons encore sur comment et quand organiser une telle élection .
LD : Vous avez déjà mentionné vouloir doter l’AÉUM d’une branche judiciaire plus forte, pouvez-vous nous en dire plus ?
MT : Je travaille en ce moment même à la création d’un comité sur la réforme de la Commission Juridique (Judicial Board Reform Committee en anglais, ndlr) et collabore avec les juges de la Commission Juridique.. Je pense présenter le projet de création du comité dès le prochain Conseil législatif afin que la réforme soit terminée vers la mi-Octobre, bien que cela semble ambitieux.
LD : Pensez-vous poursuivre les efforts de votre prédécesseur afin de rendre les instances mcgilloises plus démocratiques ?
MT : Avec Isabelle Oke, nous siégeons toutes deux sur le McGill Commmunity Council (MCC), sorte de table ronde rassemblant plusieurs acteurs de la communauté mcgilloise tels le Syndicat des employé·e·s occassionel·le·s de l’université McGill (SEOUM) ou encore le McGill University Non-Academic Certified Association (MUNACA, ndlr) dont la démocratisation des instances mcguilloise reste une priorité. Nous souhaitons travailler avec eux pour revoir, par exemple, les pratiques de recrutement du Conseil des gouverneurs. Je pense aussi créer un listserv présidentiel afin de mieux informer les membres de l’AÉUM sur les décisions prises par le Conseil des gouverneurs et ce que fait la présidence de leur association.
LD : Pouvez-vous nous dire quand la Politique contre la violence genrée et sexualisée (Gendered and Sexualized Violence Policy en anglais, ndlr) sera dévoilée au corps étudiant ?
MT : Nous sommes toujours dans le processus de consultation des groupes mcgillois engagés contre les violences sexuelles. Nous ne voulons pas être expéditifs. Au contraire, consulter le plus de personnes possible afin d’écrire quelque chose qui soit représentatif de la communauté mcgilloise. Nous avons été un peu trop ambitieux dans notre frise chronologique.
LD : Pouvez-vous confirmer la fermeture du bâtiment Shatner en décembre ?
MT : Nous ne pouvons ni confirmer, ni démentir cette déclaration, nous n’avons pas toutes les informations.