Vendredi dernier, Justin Trudeau foulait le sol de notre humble Université. Venu pour présenter l’ouverture d’un centre d’étude d’Intelligence Artificielle, né d’un partenariat entre McGill et Facebook, il ne put s’empêcher de rendre visite à la centaine d’étudiants amassés sur la rue McTavish. Après quelques selfies, grimpant acrobatiquement sur les marches du Faculty Club, il honora de quelques sages paroles la foule qui lapa avidement tous ses beaux mots à travers l’écran de leurs téléphones intelligents. Un discours bilingue, il nous faut évidemment le noter. Le campus fut en ébullition. À chaque coin de rues, on parlait de la venue du premier ministre, dans la queue pour Dispatch, dans le sous-sol de Desautels, sur la pelouse du lower field, on s’échangeait la photo d’un tel, la vidéo d’un autre. Il est toujours agréable de voir que notre génération peut de temps à autre vaincre l’apathie générale, qui selon certains, semblerait la caractériser.
Mais la visite de Trudeau ne fut pas la seule opération de communication qui eut lieu sur le campus cette semaine. Tous furent aussi chaleureusement conviés à découvrir les innovations de l’administration par rapport à ses services de santé mentale. Services dont l’impéritie célèbre fut maintes fois dénoncée dans les pages mêmes de ce journal.
Rafraichissante, surprenante, l’administration semblerait vouloir améliorer la communication avec les étudiants et sur ce plan, rien à redire, présentation millimétrée, convocation de la presse étudiante et petit déjeuner offert. Après un an de silence et de mécontentement général, les différentes initiatives des Services aux étudiants semblent témoigner d’une réelle volonté d’améliorer le bien-être des étudiants. Qu’il s’agisse de doubler le nombre de médecins traitants du service de santé, ou de créer un système de prêts financiers pour aider les étudiants en situation de handicaps à payer leurs frais médicaux, on sent un réel effort de la part des services mcgillois. Bien sûr, certaines mesures font davantage sourire par leur simplicité, comme le fait de vouloir créer une commission chargée de conseiller chaque branche des services aux étudiants. Sachant qu’il existe déjà plus de sept groupes de travail et un comité permanent du Sénat dédiés aux services aux étudiants, on se demande comment une commission de plus pourrait changer la donne.
Cependant, que se passera-t-il quand les mois où le moral baisse se profileront à l’horizon, que le stress des examens semblera insurmontable et qu’il deviendra difficile de se tourner vers l’avenir ? À ce moment-là, il faudra espérer que les solutions proposées par l’administration puissent faire preuve d’une certaine efficacité. Sinon, nous pourrons toujours nous tourner vers d’autres valeurs sûres, comme des « projections de films » prévues pendant la Semaine de Sensibilisation à la Santé Mentale par le v‑p vie étudiante, nous expliquait ce dernier la semaine passée dans une entrevue au Délit.