Eustache Borter, vice-président (v-.p) de la Pédagogie, chargé d’assurer la liaison entre le corps professoral et le corps étudiant, nous livre ici des propos loufoques, suite à sa vexation pour ne pas avoir été interviewé en même temps que ses collègues, la semaine dernière.
Le Délit (LD): Que pensez-vous de l’état actuel des relations entre élèves et professeurs, ici à McGill ?
Eustache Borter : Je tiens tout d’abord à préciser que je suis outré. Le Délit se permet de me faire passer après les autres membres exécutifs de l’Association des étudiants en premier cycle à l’Université McGill (AÉUM, ou SSMU en anglais, ndlr). Vous devriez avoir honte.
LD : Pouvez vous simplement répondre à la question ?
EB : Oui, bien sûr… Les relations élèves-professeurs vont mal. Mon prédécesseur, Kevin McDupuis, ne m’a pas rendu la tâche facile. Je ne dis pas que c’est un incompétent. Je ne dis pas l’inverse non plus.
LD : Que comptez-vous faire pour remédier à cela ? Votre programme fut assez vague sur ce point, durant la campagne.
EB : À vrai dire, je ne sais pas trop comment m’y prendre… Je vous rassure, ce n’est qu’une question de temps. Je compte bientôt former un comité d’experts qui, je l’espère, me dira quoi faire. J’espère aussi que ce ne sera pas trop compliqué.
LD : Vers quelle date espérez-vous voir la création de ce comité ?
EB : Ça va, on est pas pressé non plus… Quoi ?
LD : D’accord, passons… Après la création de la toute nouvelle mineure études québécoises, et les promesses d’autres représentantes telles que Muna Tojiboeva, la francophonie semble gagner en considération. Des projets pour la francophonie de votre côté ?
EB : Euh… oui… plein…
LD : Voulez-vous nous en dire plus ?
EB : Non, pas vraiment.
LD : Très bien, changeons de sujet. Vous aviez fait allusion dans votre programme à la volonté d’organiser plus de rencontres et d’évènements lors desquels les élèves, les assistants-professeurs et les professeurs pourraient discuter et interagir. Où en est ce projet ?
EB : Tout à fait, je trouve ça très important la communication directe entre professeurs et élèves. Pour l’instant, ce projet en est toujours au point zéro, mais je souhaite mettre un plan en action très vite afin que les gens aient l’impression que je travaille vraiment, et que je ne suis pas juste au bureau à me tourner les pouces.
LD : Comment comptez-vous reconstruire et préserver la confiance des élèves en l’AÉUM ?
EB : Je ne pense pas que ce soit primordial. En tant que v-.p. de la Pédagogie, je pense que mon rôle est surtout de porter des beaux costumes et de faire des promesses de campagne que je ne respecterai pas. C’est un peu un entraînement avant d’entrer dans le monde de la politique.
LD : Beaucoup de gens, y compris vos collègues représentants de l’AÉUM, ne pensent pas comme ça.
EB : Tant pis pour eux. Qu’ils s’acharnent à la tâche, moi je préfère servir mes intérêts et profiter du monde meilleur que ces utopistes essaient de créer à coups de réformes et d’idéaux farfelus.
LD : En parlant de servir vos intérêts, une source de votre office nous affirme que vous avez déjà accepté des pots-de-vin de compagnies privées souhaitant se frayer un chemin dans la politique étudiante mcgilloise. Qu’avez-vous à répondre à ces accusations ?
EB : Euh, cette entrevue est terminée, on avait dit trente minutes de toute façon… Merci d’être passés !