La semaine dernière avait lieu la 7e édition de la Semaine Annuelle de Sensibilisation à la Culture Autochoctone (Indigenous Awareness Week, en anglais, ndlr). Organisée par la maison des Premières Nations et le Bureau de l’éducation en équité sociale et diversité (Social Equity and Diversity Education Office, ou SEDE en anglais, ndlr), cette semaine a pour but de promouvoir la culture et les pratiques autochtones au sein de la communauté mcgillloise.
Témoignage poignant
Parmi les nombreux évènements organisés durant cette semaine, Le Délit a notamment assisté à une conférence donnée par Orenda Boucher-Curotte, coordinatrice au centre des ressources pour les étudiant·e·s autochtone·s (Aboriginal Student Resource Centre en anglais, ndlr) à l’Université Concordia. Durant sa présentation de deux heures, Orenda raconta son histoire de femme autochtone engagée devenue professeure. « Vous devez naviguer dans un système qui est conçu pour vous faire échouer » explique-t-elle. À travers une vulnérabilité assumée, Oranda explique que si elle a décidé de devenir enseignante, c’est pour « donner une voix à son histoire ».
Documentaire activiste
Notre équipe s’est également rendue à la projection du film The Road Forward (2017) de Marie Clements. Le documentaire était diffusé jeudi 21 septembre au soir et fut suivi d’un débat, le tout organisé par l’Alliance des Étudiants Autochtones (Indigenous Student Alliance en anglais, ndlr).
Le film racontait par le biais d’entrevues l’histoire des mouvements des droits civils autochtones, s’attardant par exemple sur les droits de pêche en Colombie Britannique pour lesquels luttèrent la Native Brotherhood avec le soutien du journal activiste Native Voice, ou encore sur le Constitution Express, un projet de grande envergure qui achemina des centaines de militants autochtones jusqu’à Ottawa grâce au train du même nom dans les années 80.
Le documentaire était entrecoupé d’interludes musicales et d’entrevues des artistes qui les performaient : tous des groupes de blues composés de membres de diverses nations autochtones du Canada.
Ces artistes se rappelaient avec passion et émotion les luttes sociales de leur communauté, et les difficultés du passé tels que les residential schools ou encore l’Indian Act. Une discussion suivit la diffusion, durant laquelle la cinquantaine de participants purent s’exprimer et débattre.
Bilan encourageant
Vendredi 22 septembre, Le Délit parla à Allan Vicaire, directeur adjoint de la Maison des Premières Nations (First People’s House en anglais, ndlr), pour lui demander son avis sur le déroulement de la Semaine de Sensibilisation à la Culture Autochtone. D’après lui, cette semaine est « toujours positive » car elle permet la diffusion d’information et de savoir : « Durant les sept dernières années, nous n’avons cessé de grandir. Les gens sont véritablement engagés.».
Cette année, environ 12 000 étudiants et membres du personnel participèrent aux activités proposées, contre 200 il y a sept ans. Environ 300 ateliers furent organisés, avec près de 700 organisateurs.