Mercredi dernier, le collectif À Notre Tour (Our Turn en anglais, ndlr), un organisme se présentant comme « un mouvement étudiant national qui cherche à vaincre la violence sexuelle et a fondé plusieurs politiques d’agression sexuelle dans plusieurs écoles à travers le pays », organisait une conférence de presse afin de dévoiler leur nouvelle stratégie pour combattre la violence sexuelle sur les campus universitaires.
Une initiative nationale
Rassemblée dans la salle Lev Bukhman du pavillon Shatner, une dizaine d’étudiant·e·s avait décidé d’assister à la réunion. Autour de la table étaient présentes, Caitlin Salvino, présidente du comité national À Notre Tour, Leyla Sutherland, coordinatrice à la vie étudiante du Syndicat des étudiants et étudiantes de Concordia (Concordia Student Union ou CSU en anglais ndlr), Connor Spencer, vice-présidente aux Affaires externes de l’Association des étudiant·e·s en premier cycle de l’Université McGill (AÉUM ou SSMU en anglais, ndlr) et enfin Jade Cooligan Pang, étudiante à l’Université Carelton et vice-présidente du comité national À Notre Tour. Au mur, on pouvait voir de nombreuses pancartes portant les inscriptions « McGill qui protégez-vous ?» ou encore « Nous demandons plus de ressources et de personnel à plein temps dédiés à la prévention et à la lutte contre les agressions sexuelles », toutes datant « des années précédentes » selon Connor Spencer.
Selon le rapport d’À Notre Tour, la politique contre la violence sexuelle adoptée par l’Université McGill avait obtenu une note de C- (61%) notamment car elle se réfère au Code de conduite de l’étudiant et procédures disciplinaires et qu’elle est limitée quant à sa définition du « contexte universitaire ». De plus, celle-ci ne s’applique pas explicitement aux membres du corps enseignant et elle n’inclut pas d’article reconnaissant l’importance de l’intersectionnalité. « Ce n’est pas suffisant » déplore Caitlin Salvino, « une politique n’est que le premier pas ». Connor Spencer note, quant à elle, que ce travail « a toujours été fait par les étudiant·e·s », précisant qu’une première ébauche de la politique mcgilloise, qui avait été écrite par un groupe de travail composé d’étudiant·e·s, avait été refusée par l’administration.
Leyla Sutherland explique que la « violence sexuelle est un phénomène extrêmement répandu » et que la politique de l’Université Concordia avait les même défauts que celle de McGill.
Engagement à long terme
La conférence a aussi été marquée par l’intervention d’une survivante qui a partagé son expérience, « Le système m’a laissé tombée » (« the system failed me » en anglais, ndlr) a‑t-elle notamment déclaré. Son intervention a été suivie d’un silence, l’assistance étant visiblement émue. « Les personnes présentes sont si courageuses » s’est écriée Conor Spencer. « Les étudiant·e·s n’avaient pas confiance en l’équipe exécutive précédente » a déclaré cette dernière avant de préciser que le lancement de ce plan étant un « engagement » de l’équipe exécutive actuelle, « le changement doit s’opérer de bas en haut, il ne peut pas être descendant !» a‑t-elle conclu.