Vendredi 27 octobre, Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de McGill, Martine Gauthier, directrice générale des services aux étudiants et Ollivier Dyens, premier vice-principal exécutif adjoint, offrirent la possibilité au Délit, au Bull & Bear , au Tribune et au McGill Daily de venir poser leurs questions quant à l’année qui s’annonce. Une présentation rapide prend place dans l’office de Madame Fortier et la discussion est lancée.
Avant de donner la parole aux représentants de la presse étudiante, la principale parle de son expédition à Kigali, Rwanda la semaine dernière. Elle explique que pour elle cette visite au Rwanda, pays victime d’un génocide, est un rappel de l’importance de la tolérance et de l’inclusion, particulièrement en cette période de tensions à l’Association des étudiants en premier cycle à l’Université McGill (AÉUM, ou SSMU en anglais, ndlr). Elle réitère les propos écrits dans son email envoyé à tous les étudiants la semaine dernière pour confirmer qu’en ces temps compliqués, le plus important à ses yeux est de « défendre les principes de notre université ».
AÉUM, une situation floue
Le bal des questions commence ensuite, et les interrogations sur la situation actuelle quant au scandale des supposées allégations antisémites qui auraient pris place à l’AÉUM s’enchainent. La principale répond cependant de manière très évasive. Elle explique simplement qu’une enquête aura lieu pour déterminer s’il y a bien eu un acte discriminatoire commis à l’AÉUM. À propos du groupe de travail qui sera établi prochainement pour étudier le climat du campus et décider des mesures à prendre, des clarifications seront apportées à tous les étudiants la semaine prochaine. À la fin de cette discussion, le McGill Daily s’interroge sur le fait qu’une investigation aura lieu pour cette affaire alors qu’aucune investigation n’a eu lieu suite aux allégations de Zéro Tolérance, accusant un professeur de McGill d’être un prédateur sexuel. Ce à quoi la principale répond que « nous enquêtons dans le contexte dans lequel nous vivons », un contexte valorisant la justice et le droit à la vie privée. Elle explique que « les gens veulent une divulgation publique, mais cela n’est pas approprié », est-ce une manière évasive de dire qu’une enquête sur les accusations faites par Zéro Tolérance a été lancée ?
La conversation continue alors sur les problèmes de violences sexuelles à McGill, auxquels Ollivier Dyens répond que McGill a retravaillé sa politique contre les violences sexuelles, ratifiée unanimement au Sénat l’année dernière. De plus, il annonce que cette année est la première année dans l’histoire de McGill où il n’y a eu aucun cas de violence sexuelle reportée durant Frosh, ce qui, d’après lui, montre que l’université est sur la bonne voie malgré les progrès qu’ils restent à faire.
Santé (mentale)
La question de la santé, et plus spécifiquement la santé mentale à McGill est abordé. Une augmentation de 50% du programme d’accompagnement psychologique, un conseiller au triage pour orienter les étudiants vers les bonnes ressources, et un ajout de deux postes pour aider les étudiants ayant des cas particulièrement spécifiques et complexes sont les avancées faites par McGill en ce début d’année. Du côté de la crise au fentanyl, la directrice générale rassure en expliquant qu’environ 100 personnes sur les deux campus ont été entrainées à administrer du naloxone, antidote au fentanyl. Parmi ces personnes se trouvent la McGill student emergency response team( MSERT, ndlr), les floor fellows, les gardes de sécurité, etc.
De plus, Madame Fortier annonce que ses plans pour mettre en place une semaine de relâche en automne n’aboutiront surement pas, à cause de l’impossibilité de créer cette semaine sans rallonger l’année scolaire ou créer une période d’examen plus courte.
Accessibilité et diversification
Du côté de la francophonie, la principale n’évoque pas de plan concret mis en place cette année à McGill. Elle parle juste de son désir de mieux intégrer les Français, ainsi que les autres étudiants internationaux, à la culture Québécoise pour leur apporter un avantage dans leur vie professionnelle et personnelle.
La principale se prononce aussi sur la loi 62 en exprimant qu’elle ne pense pas que cette loi affectera les membres de cette université sur le campus : « Si une personne se sent affecté de manière négative, nous trouverons manière de l’accommoder », dit-elle.
Finalement, une question sur l’accessibilité du campus pour les personnes en situation de handicap est posée. On nous confirme alors que dû à l’ancienneté du campus et des bâtiments, il est difficile d’améliorer l’accessibilité de ces derniers Ce projet requiert plusieurs milliers de dollars. McGill a récemment réinvesti environ un million de dollar de ce côté-là, ce qui a permis de résoudre des problèmes simples tels que l’identification de bosses sur les rues du campus qui empêchent les gens en chaise roulante d’avancer sans accroc.