Mise en place de manière indépendante en septembre 2016 par le gouvernement, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées vise à analyser et comprendre les diverses injustices qui ont été — et qui sont toujours — faites aux femmes autochtones.
Un rapport intérimaire explique la tournure de cette étude, et les pistes à venir.
Plus que de simples enjeux
Ce rapport aspire principalement à « établir des fondations qui permettent aux femmes et aux filles autochtones de retrouver le pouvoir et la place qui leur reviennent ». Ce faisant, la commission s’engage à respecter les coutumes des communautés visées lors du processus.
L’enquête cherche fondamentalement à « découvrir la vérité, honorer la vérité et donner vie à la vérité ».
Or, cette tâche s’avère compliquée compte tenu du nombre de personnes concernées.
« Ces témoignages sont donc la preuve que ces femmes ne sont pas seules, que d’autres ont vécu et souffert des mêmes sévices »
Clarté et transparence
En plus de présenter des découvertes basées sur l’analyse de différentes entreprises provinciales, avec une approche se focalisant sur des aspects spécifiques de cette enquête nationale, le rapport définit aussi ses mots clés, et est entrecoupé de témoignages.
Connor Spencer, Vice-présidente (v.-p) aux Affaires externes de l’Association des Étudiants en premier cycle de l’Université McGill (AÉUM, ou SSMU en anglais, ndlr) affirme que ces derniers ont leur importance. En effet, les personnes touchées hésitent souvent à parler. Ces témoignages sont donc la preuve que ces femmes ne sont pas seules, que d’autres ont vécu et souffert des mêmes sévices. C’est une preuve que l’enquête a déjà des résultats concrets.
La large définition des « femmes et filles autochtones », qui s’étend aux membres de la communauté LGBTQ+ avec des origines autochtones, est aussi un point d’inclusion très positif, selon la v.-p. Spencer.
Manque d’accessibilité
Cependant, l’un des grands défauts de ce rapport est sa densité et toujours selon la Vice-présidente aux Affaires externes, le fait qu’il n’est pas forcément accessible à tous. Certes, il est surtout destiné au gouvernement, mais il a été rendu public. Dans le but d’informer le public en question, il aurait été plus judicieux de faire un document plus concis pour mettre en avant les objectifs et les étapes à suivre.
De plus, Connor Spencer ajoute qu’il faudrait présenter ce rapport aux communautés concernées, leur donner les outils nécessaires pour l’aborder, et mener des consultations publiques par rapport aux différents enjeux. Par ailleurs, ce rapport démontre qu’il est nécessaire de faire des investissements afin de réduire les problèmes socioéconomiques touchant ces communautés, ce qui s’avèrerait très coûteux pour le gouvernement fédéral, acteur indispensable au bon déroulement de la totalité de cette procédure. Trudeau tiendra-t-il ses engagements ?