Le mouvement #MoiAussi (#MeToo en anglais, ndlr) a résonné aux oreilles des conseillers de ville et du comité exécutif de la Ville de Montréal. Au cours des dernières semaines, les élus de notre métropole ainsi que les services juridiques ont travaillé fort sur la révision du Code d’éthique et de conduite des membres du Conseil de la Ville et des conseils d’arrondissement pour y ajouter de nouvelles politiques sur le harcèlement. Le Conseil de ville est aussi sujet, comme toutes nos institutions politiques, à des comportements qui peuvent altérer la qualité d’un climat de travail harmonieux et respectueux.
Un vent de changement
Cathy Wong, présidente du Conseil de Montréal, appuie ce vent de changement. Elle trouve le code d’éthique désuet à ce sujet et insiste sur le fait que les membres du Conseil ne sont aucunement protégés par des politiques par rapport à cette question de harcèlement sexuel, psychologique et physique. La présidente spécifie aussi qu’aucune politique ne couvrait les relations de pouvoir que les élus ont avec les membres du personnel politique.
« À notre connaissance, Montréal est la première des 10 grandes villes de plus de 100 000 habitants du Québec à inclure des dispositions relatives au harcèlement dans le code d’éthique des élus », a précisé Patrick Lemieux, porte-parole de l’Union des municipalités du Québec, la semaine passée à Radio-Canada.
Sanctions à venir
Ce nouveau règlement prévoit aussi des sanctions lorsqu’il y aura inconduite, traduit à la Commission municipale du Québec. Toutefois, selon l’opposition, le code d’éthique de la Ville ne permettrait pas facilement l’enclenchement des enquêtes s’il y a inconduite sexuelle.
Selon Lionel Perez, chef de l’opposition, le code devrait redéfinir « inconduite sexuelle » pour que ce terme inclut aussi « harcèlement, attouchement et tout autre comportement répréhensible ». Ces politiques doivent être bien composées afin de protéger les victimes et d’ouvrir le système politique municipal face à cette question essentielle et urgente. De plus, la mairesse Valérie Plante a clairement et publiquement appuyé le projet et la déclaration #EtMaintenant de Léa Clermont-Dion et Aurélie Lanctôt qui a pour objectif la poursuite de la lutte contre les agressions sexuelles et ainsi, en arrière plan, la libération de la femme. Ce mouvement a, entre autres, inspiré les démarches du Conseil cette semaine.
Les répercussions mcgilloise
Connor Spencer, vice-présidente aux affaires externes de l’Association étudiante de l’Université McGill, nous a donné son opinion face au possible impact de ce mouvement et du changement des mentalités face à cet enjeu, à McGill. La v.-p. pense en effet que ce mouvement apportera une nouvelle vie au mouvement #MoiAussi. Le nouveau mouvement #EtMaintenant est en effet fort intéressant car il ouvre une nouvelle aire de négociation plus québécoise et francophone. La v.-p. affirme que de par son côté plus positif, intersectionnel et nuancé, #EtMaintenant pourrait ouvrir la porte à de nouvelles voies et actions.