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Élections AÉUM : v.-p. Externe

Le Délit a rencontré Marina Cupido, seule candidate pour le poste de v.-p. Externe de l’AÉUM.

Claire Grenier

Étudiante en quatrième année en Études islamiques avec une mineure en Études juives, Marina Cupido est l’unique candidate au poste de vice-présidente (v‑p., ndlr) aux Affaires externes de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM, SSMU en anglais, ndlr). Le rôle de v.-p. externe est de coordonner les relations de l’AÉUM avec différentes associations sur et hors campus.  Sa campagne s’inscrit dans la continuité des travaux accomplis par Connor Spencer, actuelle tenante du poste. Elle souhaite notamment intégrer l’AÉUM à une fédération provinciale, mais aussi à renforcer les liens avec la communauté Milton-Parc, travailler en partenariat avec les universités québécoises contre les stages non rémunérés, améliorer la transparence de l’AÉUM ainsi que les représentations francophones et autochtones sur le campus.

Le Délit (LD): Pourquoi as-tu décidé de te présenter pour être v.-p. Externe ?

Marina Cupido (MC): Depuis que je suis à McGill, je me suis impliquée dans le journalisme étudiant avec le McGill Daily. Cela m’a permis de réaliser à quel point l’AÉUM est importante. Cependant, il y a beaucoup de cynisme sur cette question, car beaucoup d’étudiants ne comprennent pas ça, et il y a beaucoup de frustration. Après avoir observé quatre générations d’exécutifs, quatre années de scandales, je me suis dit que j’avais une assez bonne idée de ce qu’impliquait la position de v.-p. Externe.

LD : Pourquoi est-ce que tu ferais une bonne v.-p. Externe ?

MC : J’ai une très bonne connaissance du fonctionnement de l’AÉUM, mais aussi de la façon dont l’exécutif et les représentants des facultés ont un impact sur les étudiants, et sur les impacts de leurs décisions. J’ai une bonne mémoire institutionnelle, ce qui est important. J’ai un bon sens d’où on vient, et d’où on va comme société. J’ai observé de très près plusieurs v.-p. Externe et j’ai donc une très bonne connaissance de cette position.

LD : Que penses-tu du manque d’intérêt pour la politique étudiante de la part des étudiants à McGill ?

MC : Je pense que l’article du Tribune sur le sujet résume très bien la situation. La thèse de l’auteur c’est que, d’une part les étudiants n’ont pas le sentiment que leur vote va faire un changement, et d’autre part, ils n’ont pas l’impression que l’AÉUM est une institution efficace qui peut avoir un impact important. Je suis d’accord avec cette analyse, et je pense que les gens doivent prendre connaissance de tous les impacts du SSMU. Mais il faut faire un effort pour communiquer avec eux afin de connaître leurs besoins. Beaucoup d’étudiants prennent conscience de l’existence de l’AÉUM quand les polémiques éclatent, ce qui ne donne pas une bonne réputation. Alors les gens en ont marre.

LD : Comment penses-tu qu’il serait possible de rehausser l’intérêt pour la politique étudiante ?

MC : Quand les représentants s’engagent dans ces débats politiques, il faut être honnête et entreprendre ces débats de bonne foi. Au lieu d’essayer de manœuvrer, il faut être ouvert et honnête, et entreprendre ces débats dans l’optique d’améliorer les choses. Cette année, au lieu d’avancer, l’AÉUM est devenue ce champ de bataille politique bizarre. Au lieu d’essayer de résoudre les problèmes, ils ont les mêmes combats encore et encore. Les représentants doivent être consciencieux, et savoir mettre de côté leur agenda et faire avancer les choses, ce qui en principe est facile à dire.

LD : Quel aspect du poste de v.-p. Externe trouves-tu le plus important ?

MC : Je crois que l’accessibilité est très importante. Il y a premièrement l’accessibilité financière. Le v.-p. Externe doit travailler avec les unions pour appuyer les luttes pour la rémunération du travail étudiant sur le campus, mais aussi travailler avec les unions provinciales pour faire bouger les choses au niveau du gouvernement. Un des aspects de ma plateforme est concentré sur les stages non rémunérés, ce qui touche l’accessibilité financière. Beaucoup des campagnes politiques que le v.-p. Externe ont affaire avec l’accessibilité, comme celle contre l’austérité, tout le travail au niveau de la violence sexuelle sur le campus, mais aussi les affaires autochtones. Le campus de McGill est souvent inaccessible et , il y a beaucoup de travail à faire par rapport à ça, et aussi par rapport aux étudiants francophones.

LD : Quel sera ton plus grand défi à ce poste selon toi ?

MC : Ça sera de convaincre les gens que la position de v.-p. Externe est nécessaire. Il y a des gens à McGill [pour qui] la tâche principale du SSMU [est d’organiser] des fêtes, ce qui se fait, mais même lorsque l’on se centre sur des évènements non politiques, il y a toujours de la politique qui rentre. Le plus grand défi est donc de communiquer cela, et de susciter un intérêt auprès des mcgillois, dans le mouvement étudiant et plus largement dans la Province. J’ai déjà discuté avec Connor [Spencer] pour voir ce qu’elle a fait et ce qu’elle n’a pas fait, et c’est une conversation qui doit continuer.

Cette entrevue a été réalisée en français.


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