Vendredi 23 mars, au cœur du 11e arrondissement de Paris, Mireille Knoll, femme âgée de 85 ans se fait poignarder et carboniser dans son propre appartement. Madame Knoll était une rescapée de la Shoah, ayant fui la France pour le Portugal peu de temps avant la rafle du Vel d’Hiv en 1942. Les deux suspects, Yacine C. et Anthoni M, sont actuellement en examen pour en savoir plus sur la nature de cette homicide volontaire. Le caractère antisémite de ce meurtre a déjà été établi par le parquet et a ravivé de fortes émotions au sein de la communauté juive européenne. Rappelons que ce meurtre a lieu un peu moins d’un an après l’attentat de Sarah Alimi, sexagénaire défenestrée à cause de sa religion en avril 2017 dans le même quartier parisien.
Suite à cet évènement, une marche blanche regroupant des milliers de français·es et notamment le président Emmanuel Macron eu lieu à Paris mercredi 28 mars pour commémorer Mireille Knoll et dénoncer le racisme.
De Paris à Montréal
Un rassemblement similaire mais à plus petite échelle pris place à Montréal. Jeudi 29 mars, 75 personnes de tous âges se retrouvèrent devant le consulat général de France pour payer leur respect à la victime et manifester leur désarroi. Sur les panneaux des membres de cette petite foule, on pouvait lire des slogans tels que « Tous unis contre la haine », « Stop au racisme » ou encore « Assassinée parce que juive ! ».
Autour de quelques photos, bougies et drapeaux israéliens, on écouta le discours donné par le CIJA Québec (Centre consultatif des relations juives et israéliennes, ndlr), association organisatrice de l’évènement qui exprima sa colère quant au fait que « la haine des juifs continue de tuer sept décennies après la Shoah ».
Témoignages
Parmi les manifestant·e·s, beaucoup parlent de la « trajectoire identique » de la montée de l’antisémitisme en Europe et au Canada. Cédric, jeune français père de deux enfants ayant émigré au Canada il y a un an, explique que ce n’est qu’une question de temps avant que le racisme présent à Paris ne gagne Montréal. D’après lui, la raison principale serait un phénomène de « déculturation et l’affaissement du niveau de l’éducation ». Chez les étudiant·e·s présent à cette manifestation, on associe plutôt cette amplification de l’antisémitisme à la proximité des Français au conflit israélo-palestinien. Un groupe d’étudiant·e·s français·es de l’UQAM témoigne de la « tendance pro-Palestine » qu’ils observent dans leur pays d’origine et qui, d’après eux, facilite la création d’amalgames entre sionisme et judaïsme, antisionisme et antisémitisme.
Le rassemblement se termina avec une minute de silence sous la pluie battante.