Le Sénat s’est réuni mercredi dernier pour la dernière séance de l’année universitaire 2017–2018. On y tente de clore des débats, finaliser des discussions, tout en se projetant déjà vers les semestres prochains concernant les sujets semblant les plus pressants. Le traitement des violences sexuelles sur le campus, les nouvelles politiques sur les frais de scolarité et le récent rapport final du Groupe de travail de la principale sur le respect et l’inclusion dans la vie de campus ont été abordés.
Nouvelles politiques, projets neufs
Cette ultime assemblée est l’occasion pour certains de présenter de nouveaux projets pour l’année 2018–2019. Le Comité des politiques étudiantes (Academic Policy Committee en anglais, ndlr) présente plusieurs de ses résolutions, comme la création d’une majeure en statistiques dans la Faculté des sciences, et un nouveau département d’urgence dans la Faculté de médecine, provisoire pour le moment, qui deviendra définitif. Les deux projets ont été approuvés.
Les nouvelles politiques sur les subventions aux universités québécoises et sur les frais de scolarité sont aussi discutées : Madame Fortier nous les présente comme « de bonnes nouvelles ». Le système s’est simplifié, la répartition des fonds en fonction des disciplines va changer. Au total, les universités québécoises devraient recevoir environ 1,3 milliard de dollars de plus au cours des six prochaines années. Les programmes de deuxième et troisième cycle (maîtrise, doctorat) et de recherche devraient aussi recevoir plus. Les frais des étudiants étrangers ont été révisés. En bref, tout cela devrait, selon la principale, représenter un « bénéfice net » pour McGill.
« L’inclusion est une valeur fondamentale de notre communauté.», déclare celle-ci pendant l’assemblée qui donnera aussi l’opportunité au Groupe de travail de présenter leur rapport final. Celui-ci sera publié juste après la réunion et est bâti sur cinq piliers : la mission, la confiance, la gouvernance, la communication, et l’espace.
Vers un nouveau traitement des violences sexuelles ?
Suite aux évènements récents, comme la lettre ouverte des étudiants et le rassemblement du 11 avril, les conversations sur les violences sexuelles sur le campus de McGill repartent en force. Dans les derniers jours ont été partagées les Lignes directrices sur les relations intimes entre des membres du personnel enseignant et des étudiants par le vice-principal exécutif et vice-principal aux études (Provost en anglais, ndlr), Christopher Manfredi ; on spécifie que ce document n’a pour objectif que de clarifier les politiques actuelles, et de préciser les statuts concernés ; aucune nouvelle obligation n’est mise en place pour le moment. On souligne aussi que plusieurs sondages ont été effectués dans les dernières semaines auprès des étudiants, afin de récolter plus de statistiques.
Des changements réels ne seront possibles qu’après les consultations d’un nouveau comité ad hoc, chargé de formuler des recommandations sur ces politiques, qui devrait commencer son travail prochainement. La question de sa composition a été discutée, répondant aux incertitudes sur la représentation étudiante ; quinze élèves auraient été choisi·e·s et contacté·e·s par la Secrétaire Générale pour représenter le corps étudiant ; huit d’entre eux·elles auraient accepté la tâche. Des questions sur le processus de sélection ont été soulevées ; celle-ci s’est fait en ligne et pose encore le problème de l’équité. Mais on y répond que pour ne pas attendre la rentrée prochaine, cette solution était la seule possible. Une étudiante de l’assemblée a souhaité rappeler qu’un comité diversifié, qui représente l’ensemble de la communauté, est impératif et qu’on surveillera de près que les intérêts de tou·te·s soient respectés.
Le comité se concentrera sur quatre enjeux : l’alignement des politiques de McGill avec les législations actuelles comme la loi 151, les stratégies de communication, notamment en fournissant une « boîte à outils » aux facultés afin de répondre et supporter de la meilleure manière, l’intervention (que faire ensuite ?) et enfin le développement de formation en ligne pour les étudiant·e·s, les facultés et l’administration.
En attente jusqu’à l’automne
La principale Fortier a mentionné plusieurs fois que les éléments discutés sont des « étapes importantes inscrites dans un processus continu » ; c’est ce que l’on peut retenir de cette réunion du Sénat. Plusieurs conversations sont reportées à l’automne prochain. Entre autres, les investissements dans les hydrocarbures, les travaux sur les violences sexuelles, et l’inclusion sur les campus sont encore sujets à beaucoup de développement et de discussion.