Aller au contenu

Les élections à McGill

Les candidat·e·s dans Westmount-Saint-Louis débattent à l’université.

Le 19 septembre, dans le bâtiment Burnside, se réunissaient les sept candidat·e·s de la circonscription Westmount-Saint-Louis pour débattre. Les quatre partis représentés à l’Assemblée nationale (le Parti libéral du Québec, la Coalition avenir Québec, le Parti québécois et Québec solidaire) étaient présents. Notons également la présence du Parti vert du Québec, du Nouveau Parti démocratique du Québec ainsi que du Parti conservateur du Québec. 

Les enjeux étudiants

Alors que la couverture dentaire des étudiant·e·s  a été réduite, l’accès aux soins dentaires et généraux préoccupe. La candidate du PQ et celle du Part Libéral souhaitent décentraliser les services de santé et ouvrir plus de cliniques privées. Jennifer Maccarone du PLQ rappelle que les étudiant·e·s peuvent se rendre à la pharmacie où un bilan médical peut être fait. Les candidat·e·s de QS, du NPDQ et du PVQ sont favorables à la création d’une assurance maladie universelle qui couvrirait les étudiant·e·s internationaux·ales. Lorsqu’un étudiant demande à la candidate libérale comment améliorer le système de santé mentale à McGill qui manque de psychologues, celle-ci répond que 21 millions de dollars ont été injectés dans le système par le gouvernement libéral dans son dernier mandat pour remplir les besoins spéciaux des étudiants, sans préciser de somme exacte.

L’éducation a également occupé les discussions. Les avis divergent sur la dérégulation des frais de scolarité pour les étudiant·e·s internationaux·ales. La candidate libérale, Jennifer Maccarone, estime que c’est une question de choix personnel et d’« équilibre », rappelant que la protection des droits de scolarité pour les québécois est assurée par un revenu de 12 millions de dollars générés par les étudiant·e·s internationaux·ales. Il lui semble donc logique que les étudiant·e·s internationaux·ales paient plus. Michelle Morin, candidate de la Coalition avenir Québec, est contre car elle ne souhaite aucune dérégulation des frais scolaires autant pour les étudiant·e·s canadien·ne·s qu’internationaux·ales, tout comme la candidate de Québec Solidaire (QS), Ekaterina Piskunova, dont le parti défend la gratuité universelle des frais de scolarité. De son côté, la candidate du PQ, Marion Benoît, dénonce un « incident diplomatique regrettable » entre la France et le Québec faisant référence à la hausse des frais de scolarité des étudiant·e·s français.

L’immigration achève le débat

La question du multiculturalisme et de l’immigration divise. La candidate libérale considère le PLQ comme un parti de diversité et pour elle, l’immigration est une chance de résoudre le manque de main d’œuvre : « D’ici dix ans, 1.5 million d’emplois vont être créés et 20% seront occupés par des immigrant·e·s ». Elle insiste enfin sur le bon traitement des minorités par le gouvernement. Quant à elle, la candidate du PQ  estime qu’il faut accueillir les nouveaux arrivant·e·s, mais que l’apprentissage du français est impératif avant d’arriver. La candidate de la CAQ dénonce les « nombreuses critiques à l’égard du parti » à savoir les mesures migratoires, justifiant la nécessité d’apprendre le français pour s’intégrer. Du côté de QS, Ekaterina Piskunova fait référence à la candidate solidaire Eva Torres, première femme voilée à se présenter, et elle se considère comme « le produit d’une intégration réussie » admettant l’importance de parler français, mais dénonçant les discriminations systémiques. Elle souhaite mettre en place une enquête gouvernementale pour savoir quels sont les problèmes liés à l’immigration. Elle affirme que « nous mettons l’humain au cœur de nos préoccupations » en guise de réponse aux partis qui parlent avant tout de pointage d’immigration.

Par ailleurs, la loi 62 (qui interdit le port de signes religieux dans l’espace public) est aussi débattue : Jennifer Maccarone considère qu’elle favorise le vivre ensemble et non pas la discrimination, alors que le PQ considère la loi comme « beaucoup trop floue et non applicable ».

La place de la francophonie 

Des voix s’élèvent dans l’assemblée et un étudiant affirme que favoriser les francophones est une forme de discrimination envers les anglophones. Michelle Morin estime  qu’apprendre le français est essentiel à l’intégration tout comme la candidate du PQ. La candidate de QS est moins catégorique : elle estime que les anglophones doivent défendre leurs droits et leur voix pour se faire entendre dans le débat. Les candidat·e·s achèvent le débat par leurs promesses de campagne en attendant que les résultats soient annoncés prochainement. 


Articles en lien