Le changement climatique : les acteurs clés du paysage du XXIe siècle », voilà le sujet de la table ronde organisée le vendredi 15 novembre par le Research and Sustainability Network (RSN). Ce réseau de recherche mcgillois repose sur la collaboration entre les étudiants, les professeurs et les chefs de file de l’industrie, et vise à promouvoir la recherche sur le développement durable à travers la tenue de conférences.
L’événement était tenu dans une petite salle du pavillon Brown, remplie avec soixante personnes.
Le panel était constitué de Sandra Saghir, professeure d’économie à l’Université McGill, Daniel Greenford, doctorant au Département de géographie, d’urbanisme et d’environnement de l’Université Concordia, ainsi que Sarah Moser, professeure de géographie à l’Université McGill.
Le rôle du gouvernement
Le premier thème au coeur de la discussion portait sur la capacité des acteurs gouvernementaux à répondre aux défis environnementaux. Daniel Greenford n’a pas hésité à dresser un portrait critique du gouvernement fédéral actuel, qui, selon lui, manque d’ambitions pour lutter contre le changement climatique. Il a également dénoncé le laxisme du gouvernement à l’encontre des entreprises polluantes. Enfin, pour Greenford, la taxe carbone n’est pas suffisante pour transformer les comportements des pollueurs.
L’économiste Sandra Saghir a été prompte à rejeter la vision pessimiste de Greenford. Selon elle, le principal défi auquel les représentants·tes gouvernementaux·ales font face est de savoir comment convaincre la population de l’importance de la tarification carbone.
« Les gens contestent quand ils ne comprennent pas », explique-t-elle. Ainsi, selon Saghir, la taxe carbone est une règle intangible que très peu de contribuables saisissent en raison du manque de pédagogie des différents acteurs gouvernementaux.
En ce qui a trait aux entreprises polluantes, elle soutient que le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (GES) a un potentiel incitatif plus élevé que la taxe carbone. Selon l’économiste, l’implantation de ce mécanisme de plafonnement du carbone par le gouvernement est une solution optimale, car en établissant une limite maximale d’unités d’émission de GES par année aux entreprises les plus polluantes, ces dernières seraient incitées à mettre en place des pratiques écoresponsables et à vendre leurs droits d’émission non utilisés sur le marché.
ONG, efficaces ?
Un autre thème qui était à l’ordre du jour était celui de l’efficacité des acteurs intergouvernementaux et non-gouvernementaux dans la lutte contre le changement climatique.
La professeure Sarah Moser n’a pas tardé à saluer le succès des ONG, notamment leur combat contre l’utilisation des pailles en plastique. Elle a également souligné que grâce au rôle éducatif des ONG, la population reconnaît la valeur de l’environnement et se sent actrice de son changement.
Saghir a rebondi sur ce sujet pour nous rappeler que les atteintes à l’environnement n’ont pas de frontières, et dépassent largement le cadre étatique. Ainsi, elle est d’avis que les ONG et les organisations intergouvernementales (notamment l’ONU) sont des acteurs incontournables de la protection de l’environnement.