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Sous certaines conditions

Le comité spécial du Sénat chargé d’étudier le sujet rend ses recommandations finales.

Capucine Lorber | Le Délit

Le 16 mai 2018, après une vague de protestations au sein de l’université suite à des allégations de harcèlement sexuel de la part de certains professeurs de la Faculté des Arts, un guide sur les relations intimes entre le corps enseignant et les élèves avait été mis en œuvre afin de clarifier les règles et les régulations mises en œuvre. Additionnellement, un comité spécial a été chargé au cours de l’automne de se consulter pour rédiger des recommandations quant au règlement qui devrait être accepté concernant les relations entre corps professoral et étudiant. Le 5 décembre 2018, ce comité spécial a publié son rapport final au Sénat. 

Un premier rappel à l’ordre

La présidente du comité, Julie Lassonde, en charge du dossier, était présente au Sénat pour présenter le comité et l’issue de leurs démarches. Le comité, formé de trois membres de l’équipe éducative et de trois membres représentant des élèves, et de deux membres étudiants remplaçants, a exploré pendant 6 mois le sujet. Le rapport met en évidence la nécessité d’interdire et de sanctionner toute relation entre un membre du corps enseignant et un·e élève qui se trouveraient dans la même faculté et dont la relation serait basée sur des rapports de force de la part du membre du corps enseignant. Pour permettre aux étudiant·e·s et personnes qui travaillent au sein de l’université d’intégrer les règles mises en œuvre, Julie Lassonde a mis l’accent sur la nécessité de former le corps enseignant et de créer, au sein du campus, des espaces de discussion accessibles aux élèves afin d’ouvrir le débat. Néanmoins, une partie du rapport a fait polémique, car les trois représentantes des élèves, Safina Adatia, Bee Khaleeli et Naomi Vingron, ne l’ont pas jugé suffisamment clair. Les trois représentantes des étudiant·e·s ont, à l’approche de la date de rendu du rapport au Sénat, dénoncé dans un article du McGill Tribune les exceptions à la règle relevées par le comité.

Des exceptions à la règle 

En effet, dans le premier cas stipulé, si la personne faisant partie du corps enseignant n’a aucun rôle direct d’éducateur, de superviseur ou encore d’enseignant  vis-à-vis l’étudiant·e, que la situation ne crée aucune situation d’injustice ou de traitement de faveur pour l’élève et que cette même situation ne représente aucun poids pour les autres membres de l’équipe enseignante, cette relation n’est pas condamnable. D’autre part, si la relation existait déjà avant que les deux individus ne se retrouvent dans la même université et que les conditions du premier cas de figure s’appliquent, la relation n’est pas illégale.

C’est justement ces deux cas de figure qui ont dérangé un grand nombre d’élèves et qui ont provoqué la colère des trois représentant·e·s des élèves membres du comité. Ainsi, lors de la séance du Sénat du 5 décembre, des élèves sont intervenu·e·s lors de la prise de parole de la présidente du Comité, Julie Lassonde, pour demander l’interdiction totale des relations entre un·e professeur·e et un·e élève, quel que soit le cas de figure. Ils et elles demandaient également plus d’accès à l’information pour les élèves, ce à quoi Julie Lassonde a répondu que « des soirées pizza ont été organisées en lien avec le SACOMS mais [que] personne n’était venu ». Un élève membre du Sénat a répliqué que les lieux choisis pour organiser les débats n’étaient pas assez propices à la discussion.


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