L’Association étudiante de la Faculté des arts (Arts Undergraduate Society ou AUS en anglais, ndlr) a approuvé la semaine dernière le financement pour un échange avec l’Université hébraïque de Jérusalem dans le cadre du cours POLI 339, un cours de politique comparée. La motion n’avait pas été approuvée faute d’une voix avec neuf abstentions lors de la réunion du Conseil législatif de l’Association le 30 janvier. Cependant, elle a peu après été ramenée au conseil exécutif pour vote, où elle a finalement été approuvée. L’AUS soutient que malgré le fait que la question aurait habituellement dû être ramenée au Conseil législatif, l’exécutif a décidé de précipiter le vote à cause de son urgence. L’Association fait aussi remarquer que lors du vote du Conseil, plusieurs informations étaient manquantes, telles que l’approbation départementale et la présence du professeur censé enseigner le cours en question.
L’Association fait aussi remarquer que lors du vote du Conseil, plusieurs informations étaient manquantes, telles que l’approbation départementale
L’AUS s’exprime
Dans un communiqué datant du 12 février, reçu par tous les étudiant·e·s de la Faculté des arts, l’AUS résume la situation et leur décision de financer le cours. Elle justifie notamment celle-ci en expliquant « qu’il y avait une diversité d’opinions et de positions au sein du comité exécutif et au sein de la population étudiante, plus largement ». Toutefois, l’association termine son communiqué en écrivant : « Nous comprenons que pour beaucoup d’étudiants, particulièrement les étudiants aux identités marginalisées, cette situation est émotionnellement éprouvante et difficile, et nous tenterons de continuer ce processus de manière juste et équitable. Nous nous excusons pour les torts injustifiés et l’agitation émotionnelle que subissent certains individus, et les encourageons à faire entendre leurs inquiétudes ».
Réactions étudiantes
Le volte-face de l’AUS a provoqué beaucoup de réactions de la part des associations étudiantes. L’Association mcgilloise de solidarité avec les droits humains des Palestiniens (McGill Students in Solidarity with Palestinian Human Rights ou SPHR McGill) a décrié l’AUS dans un communiqué émis sur la plateforme sociale Facebook. Elle accuse l’association d’avoir agi de manière anti-démocratique en forçant la tenue d’un deuxième vote sur la motion. Elle a également accusé l’AUS de ne pas assez écouter la voix des étudiant·e·s palestinien·ne·s. Dans leur message, l’on peut d’ailleurs lire que, selon elle, la situation indique « un système fragmenté qui prétend vouloir inclure et soulever les voix marginalisées, mais qui au contraire les retire de la conversation ».
L’Association des étudiants en Études Islamiques ou Moyen-Orientales (World Islamic and Middle Eastern Studies Students Association ou WIMESSA) a pour sa part déploré que ses représentant·e·s, qui étaient au conseil législatif, n’aient pas été écouté·e·s et a rappelé qu’elle considérait que ses membres d’origine moyen-orientale étaient discriminés par la tenue de ce cours.