FRANCE
Le gouvernement d’Emmanuel Macron a fait part de son indignation face à la demande faite plus tôt en mars par l’Organisation des Nations Unies (ONU) d’enquêter sur la gestion de la crise des Gilets Jaunes, qui sévit depuis novembre 2018. La Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, parle d’un « usage excessif de la force » de la part du gouvernement par le biais des forces de l’ordre. Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a répondu à ces propos en rappelant que la France est un État de droit dans lequel « la République à la fin est la plus forte ». Cette demande d’enquête marque cependant une première pour un pays de l’Union européenne. Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, pourtant, la France s’est trouvée à maintes reprises en désaccord avec les normes européennes, notamment sur l’usage des lanceurs de balles de défense (LBD), condamnée le 26 février par le Conseil de l’Europe.
ALGÉRIE
La sixième semaine de contestation contre le régime d’Abdelaziz Bouteflika a amené d’importants changements dans l’équilibre des pouvoirs : le mardi 26 mars, Ahmed Gaïd Salah, le chef de l’Armée Nationale Populaire (ANP), a appelé à l’empêchement constitutionnel du président, qu’il dit inapte à l’exercice du pouvoir. La prise de position de l’armée algérienne serait décisive quant à une possible transition de pouvoir. Ce choix ne contentera pas pour autant les contestataires, qui continuaient vendredi à réclamer la chute du régime dans son entièreté, et refusaient pour la plupart l’optique d’une prise de pouvoir par les militaires. Bouteflika a également annoncé le dimanche 31 mars la formation d’un nouveau gouvernement. Si 27 des 33 membres nommés font pour la première fois leur entrée au gouvernement, nombre d’entre eux sont réputés appartenir aux sphères proches du pouvoir. Finalement, le président a annoncé le 1er avril sa démission, prévue pour le 28 avril.