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Divest McGill se présente

De la marche pour le climat à l’activisme au sein de McGill : il n’y a qu’un pas.

Simon Dos Santos

La marche pour le climat vendredi dernier a rassemblé de nombreux·ses étudiant·e·s, mais pas seulement, puisque 500 000 personnes étaient présentes, soit l’équivalent d’un tiers de la population de Montréal. Cet engouement pour le climat s’est d’ailleurs traduit par une présence importante d’étudiant·e·s à la réunion d’information de Divest McGill le vendredi 4 octobre. Les organisateur·rice·s ont commencé la réunion en soulignant que cette forte présence témoignait d’un réel désir d’action et d’un sentiment d’urgence partagé. Cette réunion a eu lieu afin de présenter la campagne de Divest McGill et d’exposer les différentes façons de s’engager avec le groupe. 

Historique de la campagne 

Ce groupe, formé en 2013, fait partie d’un mouvement mondial qui se donne la mission de mettre de la pression sur les institutions qui investissent dans l’industrie des énergies fossiles. Les membres de campagnes de désinvestissement militent pour que leurs institutions respectives cèdent leurs actions en énergies fossiles et investissent dans des secteurs plus durables, tels que les énergies renouvelables. La campagne se mobilise aussi en soutien aux populations autochtones qui sont parmi les plus affectées par les changements climatiques. 

McGill fait partie de cesdites institutions avec autour de 55 millions de dollars investis (en fonds visibles uniquement, sûrement plus au total, selon Divest McGill) dans les énergies fossiles. C’est là ou l’activisme étudiant de Divest McGill entre en jeu, puisque les étudiant·e·s bénéficient d’un accès direct à l’exécutif de McGill et peuvent donc agir concrètement. À la réunion, les organisateur·rice·s ont souligné qu’il est en effet beaucoup plus facile d’interrompre un conseil d’administration et de faire pression sur celui-ci que d’essayer d’influencer le premier ministre sur un problème global. Cette stratégie a fait ses preuves puisque Divest McGill a par deux fois déjà été capable de soumettre une demande pour que McGill retire ses actions des 200 plus grandes compagnies d’énergies fossiles du monde en 2013 et 2015. À deux reprises, McGill a rejeté la demande sous prétexte que les conséquences environnementales et sociales de l’industrie des énergies fossiles n’étaient pas « suffisamment graves ».

La campagne aujourd’hui

Le combat ne s’est pas arrêté là pour autant, car le Sénat de McGill, chargé de la supervision de l’éducation, a réussi à utiliser son pouvoir pour forcer le Conseil des gouverneurs à revisiter leur décision, en votant en septembre 2018 de recommander le désinvestissement au Conseil. Un processus de révision de la décision de 2015 est en cours, pris en charge par le Comité de recommandations en matière de responsabilité sociale, qui présentera son rapport au Conseil des gouverneurs en décembre.

C’est pour cela que, selon l’une des présentatrices, Divest McGill a besoin de tout le soutien possible dans les prochains mois afin d’augmenter la pression au maximum. Deux points sensibles sont particulièrement visés : la réputation de McGill à travers les campagnes de sensibilisation ainsi que l’aspect monétaire au travers d’une campagne pour stopper toutes donations à McGill jusqu’à que ce la décision soit rendue.

Pour finir, il est important de souligner qu’il existe des précédents : McGill a déjà cédé ses actions dans le passé, notamment dans l’industrie du tabac. De plus, de nombreuses universités et importantes institutions et pays tels que la Banque mondiale, l’Université de Californie et l’Irlande ont déjà abandonné leurs actions dans l’industrie des énergies fossiles : ce changement est donc possible. La réunion s’est conclue dans une atmosphère optimiste avec les organisateur·rice·s rappelant aux étudiant·e·s présent·e·s qu’il·elle·s possèdent un réel pouvoir de changer les choses.


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