Le soleil épouse mes formes
Resplendit sur le sable
Jusqu’au creux des vagues
Au loin
Les éclats argentés
Appellent ma rétine
Et les flots constants
Bercent mon âme
Je tressaillis à l’idée
D’immerger mon corps frêle
Dans ces eaux puissantes
Rejoindre cette harmonie
Y couvrir mes peines
D’un coup, mes membres s’agitent
S’excitent jusqu’à se mettre en marche
Arc réflexe de la passion
L’élan m’emporte vers l’allégresse
Je plonge tête première
Avec tous mes bagages
Je me remplis tout entière
D’un liquide glacé, épineux
Des tambours retentissent
Me percent la peau
Les ondes me percutent
Tour à tour
Je me perds
Entre la surface
Et le tréfonds
Tirée
D’un côté
Aspirée
De l’autre
Mon corps ne m’appartient plus
Mes muscles se débattent
Mais ma conscience
Reste figée
Je ferme les yeux
Puis m’évapore
…
Quand je sors
Je suis recouverte de sable
Dessous
Ma peau est rouge, tourmentée
Mes vêtements et mes cheveux sentent l’eau salée
L’odeur
Me dégoûte
Mon corps est lourd
Incapable
Je me laisse tomber
À genoux
Puis
À plat ventre
Mon visage est tourné vers l’horizon,
Je fixe
Le vide
À l’intérieur de moi
Le soleil brille toujours mais
Au loin
Je ne vois
Que la mort
Pourtant, en regardant la mer
Il me vient encore l’envie
De m’y jeter